jeudi 25 décembre 2014

Bonnes fêtes !

Bonnes fêtes de fin d'année ! A très vite...

mardi 23 décembre 2014

Migration des grues au dessus de Fontainebleau

La Migration des grues cendrées est toujours un moment intense pour celles et ceux qui ont la chance de voir passer ces oiseaux au dessus de leur tête !
Migration des grues cendrées au dessus de la forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Migration des grues cendrées au dessus de la forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Lors de leur migration, les 250 000 Grues cendrées qui composent la population estimée d'Europe occidentale survolent pour partie la France en empruntant un couloir d'environ 200 km de large, orienté sud-ouest à l'automne et nord-est au printemps. La forêt de Fontainebleau se trouve en bordure de ce couloir automnal !

En fonction de la fatigue, de la faim ou du mauvais temps, des haltes ont lieu tout au long du parcours. Mais quelques zones seulement accueillent régulièrement des oiseaux en grand nombre, dont le lac de Der. Plusieurs milliers de Grues y passent  l'hiver, si la rigueur du froid ne les en chasse pas.

La Grue cendrée ( Grus grus) est l'un des plus grands oiseaux d'Europe, avec une envergure de 2 m et un poids de 4 à 6 kg. Elle revêt un plumage d'un gris presque uniforme. L'adulte se distingue par le contraste noir et blanc au cou et à la tête, marquée d'une tache rouge vif. Le jeune présente un plumage brunâtre qu'il ne conserve qu'un an : la livrée adulte est acquise progressivement.

Migration d'automne

Après l'élevage des jeunes, en août et septembre, des milliers de Grues se rassemblent sur l'île suédoise d'Öland. De là, elles gagnent la côte sud de la Mer Baltique l'île de Rügen. Un premier départ s'effectue vers la fin du mois et précède d'une à trois semaines la grosse vague  des migrateurs.

Fuyant l'arrivée du froid qui les empêche d'accéder à leur nourriture, plus de la moitié des Grues d'Europe occidentale passent en 2 ou 3 jours en octobre ou novembre. Les autres suivent en décembre. La vitesse de vol varie de 40 à 70 km/h en fonction des vents et les déplacements s'effectuent de jour comme de nuit à des altitudes comprises entre 200 et 1.000 m (exceptionnellement jusqu'à plus de 4.000 m).


Migration des grues cendrées au dessus de la forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau


A l'exception des quelques milliers qui demeurent en France et de celles poussant jusqu'au Maroc, la quasi-totalité des oiseaux séjournent tout l'hiver dans la péninsule ibérique. Plus à l'est, une autre voie migratoire mène les Grues de la Finlande à la Tunisie et à l'Algérie en passant par la grande plaine hongroise.

Cette année, du fait de la douceur relative en Europe du Nord, la migration est encore en cours et on a battu le record de l'an dernier sur le lac de Der (83 000 le 27 octobre 2013) puisque plus de 93 000 oiseaux ont été comptés !

Pour suivre la migration et en savoir plus sur la grue cendrée, rdv sur le site de la LPO Champagne Ardennes

lundi 22 décembre 2014

Petite histoire de la Roche à Sylvie à Franchard

Cartouche de la Roche à Sylvie,  Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Ce ne sont pas les inscriptions qui manquent sur les grès de Fontainebleau !
Parmi celles-ci, le texte en latin qui accompagne le cartouche de la Roche à Sylvie dans les Gorges de Franchard, en bordure de la route homonyme, m'a longtemps posé problème...

ROCHE A SYLVIE

BERNARDUS PATER ET FILIUS IN SYLVA LABORANTES SYLVIAE

FILIAE NATIVITATEM HIC AUDIVERUNT AVUS PATERQUE

GAUDENTES SILVIAE HANC PETRAM DEDICAVERUNT

ANNO DOM MCMLV

Rappel : vous pouvez cliquer sur les photos pour les afficher en plein écran

La Roche à Sylvie, Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
La Roche à Sylvie, Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

La traduction pourrait être, mais c'est sans garantie, :
« Le père et le fils Bernard travaillant dans la forêt apprirent ici la naissance de la petite Sylvie. L’aïeul et le père tout réjouis dédièrent ce rocher à Sylvie. En l’année du Seigneur 1955. »

Texte de La Roche à Sylvie, Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Texte de La Roche à Sylvie, Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

Mais qui sont donc les Bernard ?


J'ai longtemps pensé à des carriers dont on peut observer de très nombreuses traces à quelques centaines de mètres de là. En effet, en remontant sur la crête, on s'aperçoit assez vite que le paysage a été  totalement chamboulé par leurs travaux.. ! Oui mais... en 1955, les carriers avaient quitté la forêt domaniale de Fontainebleau (activité interdite en 1907). Il s'agit donc plus certainement de bûcherons... Enfin, si un historien veut se lancer dans cette recherche ou que Sylvie tombe sur cet article...

Résidus de taille, Carrières de Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Résidus de taille, Carrières de Franchard, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau


dimanche 21 décembre 2014

Plein la vue avec Lignivore versicolor

polypore versicolore sur hêtre, Forêt de Fontainebleau, (C)2014 Greg Clouzeau
Les Trametes versicolor, (parfois Coriolus versicolor ou polypore versicolore), sont des champignons lignivores vecteurs de la pourriture blanche. Elles s’attaquent surtout au bois des feuillus, en particulier le hêtre et en détruit la lignine.


Le mycélium ("les racines") est caché dans la masse du bois alors que le sporophore (terme préféré à l'appellation ancienne carpophore), la partie aérienne (fruit annuel) est très apparente, d’une belle couleur brune, jaune brun et rouge brun rayé, en formes de tuiles ou de rosettes. La marge de croissance est blanche. Leur développement est favorisé par un temps chaud et humide d'où leur abondance cet automne à Fontainebleau !

En 2011, une équipe de scientifiques du Queensland University of Technology a découvert que ce champignon pouvait soigner le cancer de la prostate. Des tests sur des souris ont montré que la tumeur régressait de manière spectaculaire. De plus, aucun effet secondaire ne s'est manifesté.

polypore versicolore sur hêtre, Forêt de Fontainebleau, (C)2014 Greg Clouzeau
polypore versicolore sur hêtre, Forêt de Fontainebleau, (C)2014 Greg Clouzeau


polypore versicolore sur hêtre, Forêt de Fontainebleau, (C)2014 Greg Clouzeau
polypore versicolore sur hêtre, Forêt de Fontainebleau, (C)2014 Greg Clouzeau

samedi 20 décembre 2014

Lignivore !

Un champignon lignivore est un champignon qui se nourrit de bois humide, en causant sa décomposition.

Sans parler d'espèces, on peut classer ces champignons suivant le type de dégâts qu'ils occasionnent : la pourriture fibreuse (provoquée par des champignons s'attaquant uniquement à la lignine), la pourriture mollela pourriture cubique (provoquée par des champignons s'attaquant uniquement à la cellulose, par exemple Serpula lacrymans - un mérule - ou Lenzites separia).

Parmi les "lignivores" on trouve de nombreux Polypores...

Champignons lignivore à l'attaque d'un tronc de chêne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Champignons lignivore à l'attaque d'un tronc de chêne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau





vendredi 19 décembre 2014

Dévorer du regard

Il y a ceux qui se font dévorer du regard et ceux qui sont à croquer !
Voici un oeil qui va se faire dévorer par un champignon lignivore....

Champignon Lignivore sur souche de chêne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Champignon Lignivore sur souche de chêne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
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jeudi 18 décembre 2014

Écureuil roux 2

Les feuilles étant tombées, les animaux sont plus visibles et dans les parcs et jardins d'île de France (ou ce qu'il en reste) vous pourrez sans doute apercevoir notre écureuil roux... Il n'est pas rare de le voir se nourrir des graines que vous aurez posé pour les oiseaux durant l'hiver.

Enfin, notez vos observations de l'animal et participez à l'enquête nationale lancée pour le suivi des différentes espèces d’écureuil dont je vous parlais en septembre.



samedi 13 décembre 2014

Faire carrière

Parmi tous les sites de la forêt, le secteur des carrières à Franchard est sans aucun doute l'un des plus remarquable, moussu et chaotique !

Carrière, Franchard, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Carrière, Franchard, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau


vendredi 5 décembre 2014

La forêt au bout du tunel

On dénomme "avaloirs" des roches percées dont les plus spectaculaires sont à l'origine de légendes locales souvent pittoresques. A Fontainebleau, ils sont dus à l'absence de grèsification de la silice. Notez, que bon nombre de blocs ne sont plus dans la position de leur formation...

Avaloir, Cornebiche, Trois Pignons, (C) 2014 Greg Clouzeau
Avaloir, Cornebiche, Trois Pignons, (C) 2014 Greg Clouzeau

mardi 2 décembre 2014

Pourquoi Fontainebleau ?

C’est aux travaux du Père Dan, publiés en 1642, que l'on doit le récit le plus précis de la tradition des origines de ce nom de Fontainebleau. Une relation qui tient plus de la légende que du fait historique.

"Un de nos Roys chassant un jour en cette forest, il arriva qu'un chien appelé Bleau ou Bliau, s'étant égaré de la chasse, comme on le cherchoit, parce que c'estoit un chien que le Roy aimoit fort, il fut trouvé auprès d'une fontaine au milieu de cette forest où il se rafraîchissoit, lassé du travail de la chasse , et parce que cette fontaine n'etoit pas encore cognue, et que ce chien sembloit en avoir donné la cognoissance, elle fut depuis appelé la Fontaine de Bleau."


Fontainebleau vue de la forêt, Calvaire, (C) 2014 Greg Clouzeau
Fontainebleau vue de la forêt, Calvaire, (C) 2014 Greg Clouzeau


Le père Dan fait remarquer qu'avant le règne d'Henri IV, cette histoire "estoit dépeinte à frais (fresque) sous une petite voûte en forme de grotte." Celle - ci était encore visible au XVIIème dans le Jardin Anglais du parc du château. On trouve de nombreuses traces de cette légende dans le Palais, notamment dans la galerie François 1er où Le Rosso a peint vers 1538 la Nymphe de Fontaine Bleau.

Quant à l'expression Fontaine Belle-eau, les spécialistes y voient un calembour ou une invention poétique. Là encore, ceux-ci se sont longtemps disputés autour d'hypothèses plus ou moins réalistes, comme celle de Maurice Lecomte qui ramène le nom de Bleau à celui d'un  propriétaire d'une des plus grandes deumeures du hameau, nommé Bladobald, même si on ne comprend pas bien comment s'est effectuée la mutation en Fontainebleau malgré une démonstration étayée. Notons aussi que l'appellation des habitants de Fontainebleau a, elle aussi, subi les mêmes hésitations avant de devenir  "Bellifontains" en 1893. Ce nom fut encore concurrencé par d'autres appellation jusqu'aux débuts des années 1920 !

dimanche 30 novembre 2014

Rando montagne dans les Trois Pigons;

Si le plus haut point de la forêt de Fontainebleau ne dépasse pas les 147 mètres d'altitude, randonner, notamment dans les Trois Pignons, c'est souvent avoir l'impression d'être en montagne...
 Randonner aux Trois Pignons, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

Randonner aux Trois Pignons, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

samedi 29 novembre 2014

Eau dorée

Attention, ça déborde !

La pluviométrie de ces 24 derniers mois a  bien recharger les nappes phréatiques de la forêt de Fontainebleau... après plus de sept années de sécheresse ! Du coup, on voit apparaître de nouvelles mares...éphémères. L'eau, c'est l'or de la forêt.

Mare, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Mare, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

vendredi 28 novembre 2014

Automne encore

Comment résister à ces chaudes lumières de l'automne qui renforcent les dorures des feuillages des hêtres, châtaigniers et chênes de la forêt de Fontainebleau.

La nature dans toute sa splendeur sur le sentier bleu Denecourt n°2, entre deux aménagements...

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Automne en forêt de Fontainebleau, Rer du Calvaire, (C) 2014 Greg Clouzeau
Automne en forêt de Fontainebleau, Rer du Calvaire, (C) 2014 Greg Clouzeau

mardi 25 novembre 2014

Hêtraie

Hêtraie sur le sentier bleu Denecourt n°2 dits des "4 fontaines". Et dire que depuis des années les naturalistes de Bleau nous disent que le hêtre n'est ici pas à sa place et ne pourra résister très longtemps. N'est-ce pas le hêtre pourtant qui a colonisé toutes les vieilles chênaies classées en Réserves Biologiques Intégrales (RBI).

Hêtraie, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Hêtraie, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau

lundi 24 novembre 2014

Grimpe à l'eau

Fin septembre, je vous proposais deux photos de la superbe traversée du n°10 rouge d'Isatis mais en voici plus aquatique...
10 rouge Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Grimpe à l'eau, Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau


dimanche 23 novembre 2014

C'est un jeu

Voilà un drôle de jeu du 95.2, très éliminant, mais aussi très exigeant qui doit bien valoir son 7a ?!

Partir dans le n°10 blanc, mais remonter dans la face en oblique à droite et sans utiliser les "bonnes" prises de gauche.

Il me semble que c'est Marc Le Ménestrel qui en fît la première mais cela reste à vérifier...

La taillée, jeu, circuit blanc du 95.2, Trois Pignons, (C) Greg Clouzeau
La taillée, jeu, circuit blanc du 95.2, Trois Pignons, (C) Greg Clouzeau

mardi 18 novembre 2014

Reportage sur le secours en forêt de Fontainebleau

En dehors de mes sites photo, j'écris pour divers médias d'information sur les loisirs de pleine nature.
Sur la Tribune Libre de Bleau (TL2B), j'ai mis en ligne un reportage sur le secours à victime en forêt de Fontainebleau dont voici quelques images.
Un article rendu possible grâce au GRIMP 77 et à l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau (AAFF) et qui je l'espère vous sera (in)utile sauf si, hélas, la situation se présente !
Merci à eux !

Vous pouvez liker, commenter, partager... mais ces photographies ne sont pas libres de droits !
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Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
photo 1-3
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
photo 1-3
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
photo 1-3
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 
Forêt de Fontainebleau, Sauvetage à victime (exercice)
 

Relire aussi notre article sur la trousse de secours et celui-ci, consacré au sauvetage en forêt par hélitreuillage

lundi 17 novembre 2014

Hêtres ou ne pas être ?

Hêtres à l'automne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Hêtres à l'automne, Forêt de Fontainebleau, (C) 2014 Greg Clouzeau
Et dire que certains naturalistes et forestiers voudraient voir les hêtres disparaître de la forêt domaniale de Fontainebleau ! Avec le bouleau, l'être est pourtant l'arbre le plus charmant de la forêt.


Photographié ici en bordure du sentier bleu Denecourt n°2, le Hêtre commun (Fagus sylvatica), est une espèce d'arbre à feuilles caduques, indigène d'Europe, appartenant à la famille des Fagaceae, tout comme le chêne et le châtaignier.

Mais c'est quoi le problème avec le hêtre ?










Il est l'une des principales essences constitutives des forêts tempérées caducifoliées d'Europe. C'est une essence bio-indicatrice d'un climat tempéré humide.

Des feuilles fossiles de hêtre datant de l'époque pliocène attribuées à Fagus sylvatica pliocenica, considéré comme la forme ancestrale du Hêtre commun, ont été trouvées çà et là en Europe. Fagus sylvatica se serait ainsi différencié depuis environ cinq millions d'années sous l'influence des refroidissements quaternaires. Ces mêmes refroidissements auraient d'abord fait disparaître du continent européen les hêtres apparentés à Fagus grandifolia, l'actuel hêtre nord-américain, puis auraient repoussé vers le sud-est Fagus orientalis, le Hêtre d'Orient, au caractère plus thermophile que Fagus sylvatica.

Hêtre commun (Fagus sylvatica), Forêt de Fontainebleau
(C) 2014 Greg Clouzeau


L'aire naturelle du Hêtre commun s'étend sur la plus grande partie de l'Europe. On trouve le hêtre au nord jusque dans les parties méridionales de la Suède. Au sud, ses stations les plus extrêmes se trouvent sur les pentes de l'Etna en Sicile. Au sud-est, il occupe quelques rares stations en Turquie asiatique. Enfin au nord-est, il est présent jusque dans la région russe de Kaliningrad et pénètre aussi en Ukraine au niveau des Carpates.

Les hêtraies couvrent environ 14 millions d'hectares de forêts en Europe. Le hêtre fait partie des essences dominantes de plusieurs pays européens : il constitue environ 9 % des forêts autrichiennes, 10 % des forêts françaises (3e essence feuillue après le chêne pédonculé et le chêne sessile), 14 % des forêts allemandes ou 19 % des forêts suisses. C'est donc un arbre de plaine et de basse à moyenne montagne.

Après la dernière glaciation, depuis un peu plus de 10 000 ans, le Hêtre commun a reconquis progressivement mais largement le centre de l'espace européen. Les études de localisation et de datation des pollens anciens et des fossiles, couplées à des études d'identification génétique des populations actuelles ont permis de montrer que cette reconquête s'était faite à partir de plusieurs foyers dispersés sur le continent et non pas, comme chez d'autres espèces, par la remontée d'un front méridional uniforme. Cette dynamique a contribué à brasser et à maintenir une diversité génétique élevée de l'espèce. L'apparition et le développement de l'agriculture et de l'élevage au Néolithique, qui couvre la même période, bien qu'ayant profondément affecté les écosystèmes naturels, n'ont semble-t-il pas entamé la diversité génétique et auraient plutôt favorisé l'expansion du Hêtre commun.

Hêtre commun (Fagus sylvatica),  Fontainebleau
(C) 2012 Greg Clouzeau
Les forestiers s'interrogent aujourd'hui sur l'impact que pourraient avoir les pratiques sylvicoles modernes sur le maintien de cette diversité, à l'heure où le réchauffement climatique pourrait sensiblement influer sur l'avenir des hêtraies. Le Hêtre, ou plutôt le « hestre », apparaît en tout cas nommément dans « l'ordonnance des eaux et forêts, du mois d'août 1669 » de Colbert, en tant qu'essence de futaie à préserver par dessus le taillis.

En raison du tempérament d'essence d'ombre du Hêtre, le forestier doit s'assurer d'avoir obtenu l'installation des nouvelles générations sous l'abri de leurs parents semenciers avant de pouvoir complètement récolter les vieux arbres parvenus à maturité économique. A Fontainebleau, ils ont conquis lentement mais sûrement la quasi totalité des vieilles Réserves Biologiques Intégrales où dominaient les chênes il y a moins de 300 ans ! Hélas, le bois de hêtres n'est pas très intéressant économiquement et les forestiers de Fontainebleau, soutenus par certains naturalistes dont l'ANVL aimeraient bien le voir disparaître, le considérant comme une essence secondaire et sub-montagnarde... Pourtant, nos hêtres semblent bien mieux résister aux changements climatiques de ces 200 dernières années et abritent de nombreuses espèces très spécifiques de champignons et d'insectes...

Feuilles de Hêtre commun (Fagus sylvatica) à l'automne  Fontainebleau
 
Le Hêtre commun est une espèce monoïque : un même arbre porte les deux sexes sur des fleurs différentes.
Les fruits du Hêtre s'appelle la faîne