jeudi 29 septembre 2016

Les 3 Inversées d'Isatis par Phil Kaminski

 Je vous propose de poursuivre ma série de portraits des paraclimbers américains avec celui de Phil, amputé du pied droit et qui, un an seulement après son amputation, représentait les USA aux Mondiaux de Paris !

Phillipp Kaminski est né en Caroline du Nord à Greenville, une ville de champs de maïs, de tabac, de fèves de soja, et on élève cochons, vaches et poulets, bref, la campagne. En quête d'aventure, Phil est parti vivre à New York il y a six ans. Là, il pratique tennis et basket-ball. Phil boite un peu mais en juillet 2015, la douleur qu'il attribuait à une faciite plantaire devient lancinante et s'étend de la cheville au mollet. Poussé par sa famille, il consulte un chirurgien orthopédiste qui diagnostique une tumeur entre son talon droit et la cheville. La biopsie effectuée révèle un très rare sarcome synovial. Du coup, le 19 Septembre, 2015, Phil est amputé de son pied droit pour éviter les métastases. S'en suit un long combat contre la dépression toujours plus difficile  pour un sportif. En Février 2016, Phil accompagne avec beaucoup de réticence son père à une session de découverte de l'escalade organisée par le Groupe d'handi-escalade à Brooklyn Boulders. Coup de foudre immédiat ! Phil se met à grimper plusieurs fois par semaine, et retrouve la forme Cinq mois plus tard, il participait à sa première compétition et presque un an après son amputation, il représentait les Etats - Unis à Paris, pour les Championnats du Monde IFSC ! Une belle leçon de vie, non ?

Phil veut voir chaque mur et chaque voie comme un puzzle où trouver la bonne combinaison permet de savoir quand se reposer, quand faire tel ou tel mouvement, etc. Phil adore l'aspect mental et découvrir ses nouvelles limites. En falaise, il a fait ses premiers 5.10 ( 6c) et V2 (5C) en bloc, mais reconnaît chercher encore à apprendre les techniques appropriées à son handicape, et développer sa mémoire musculaire, et sa souplesse.

Voilà donc deux images de Phil s'essayant dans les 3 inversées, numéro 3 rouge de Franchard Isatis, un 5C dont la difficulté réside principalement dans le rétablissement de sortie pour peu que l'on ne prenne pas la fuite par le côté droit ! Le pareur devra être particulièrement attentif lors du rétablissement. D'ailleurs, tomber c'est déjà pas très cool mais avec une prothèse !

 

mercredi 28 septembre 2016

Faites la Cascade d'Isatis avec Maureen Beck

Toujours dans la série de mes rencontre avec quelques grimpeurs handicapés américains lors de leur visite à Fontainebleau, j'ai pu admirer l'impressionnante détermination de la championne du Monde "amputée bras" Maureen Beck alias Mo'.

Maureen est né sans main gauche. Originaire du Maine, la province la plus au nord des Etats Unis, il ne lui faut pas longtemps avant de chausser ses premiers crampons. Dès l’âge de 12 ans elle affronte donc les cascades gelées de la Nouvelle Angleterre et trouve des solutions pour grimper d'une seule main ! Elle a d'ailleurs longtemps cru qu’elle était la seule handicapée à s'essayer à l'escalade développant avec ses amis, à force de tâtonnements et de douleur, les outils et les techniques nécessaires à son évolution. Basée dans le Colorado, Mo passe maintenant ses week-ends à grimper dans le sud-ouest américain. Comme elle adore transmettre sa passion aux autres, elle travaille est très impliquée dans communauté handi-escalade et Paradox Sports. Animatrice de l’équipe d’escalade Adaptive Front Range et membre de l'équipe nationale américaine de Paraclimbing, elle collectionne les médailles avec quatre titres nationaux, une médaille d’or aux Championnats du monde 2014 de Paraclimbing en Espagne. Un titre qu'elle partage maintenant avec Melinda VIGH dans la catégorie AU2 Femme puisqu'elle totalise le même nombre de points (Voir ici)

La voici à l'essai dans le numéro 4 rouge de Franchard Isatis répondant au nom de la Cascade, un bon 4+/5A où les prises saillantes permettent à Maureen d'évoluer par coincements. Une belle leçon de détermination. Et comme ces gens là sont extraordinaires, elle donne autant en escalade qu'à la parade !

Maureen Beck, versus La Cascade, Isatis, Fontainebleau, France
Maureen Beck, versus La Cascade, Isatis, Fontainebleau, France
Les "amputés bras", n'ont pas le droit à une prothèse en escalade de compétition (enfin, ça dépend...) pour diverses raisons et c'est en partie pour cela que la compétition n'a pas eu lieu chez les hommes.N'hésitez pas à faire un tour sur son site web pour la soutenir !

mardi 27 septembre 2016

Grimpez l'horloge d'Isatis avec Bill Casson

Bill Casson, dans l'horloge, 5A , Isatis, Fontainebleau, France
Bill Casson, dans l'horloge, 5A , Isatis,
Fontainebleau, France
C'est à Franchard Isatis que j'ai fait connaissance avec une partie de la bande de grimpeurs handicapés venus des USA pour les Championnats du monde. Parmi eux, Bill Casson, aveugle, grimpeur et étudiant en informatique à Boulder (ça ne s'invente pas) dans le Colorado. Notez qu'ils ont financé eux-mêmes leur voyage car chez eux aussi, l'handi-escalade peine à se développer au niveau fédéral.

Bill est passionné d'escalade mais il est aveugle de naissance. Qu'à cela ne tienne, il va grimper car il aime à démontrer que son handicap n'est en aucun cas une barrière pour suivre ses passions ! Soutenu par le Colorado Center pour aveugles, il se met sérieusement à l'escalade en juin 2015 et devient champion national dans sa catégorie !
Bill estime qu'être aveugle lui ouvre les portes d'une autre dimension lui permettant de résoudre les problèmes d’un itinéraire particulier, et l’escalade un bon moyen pour surmonter d’autres difficultés de la vie.



Le voici donc à l'œuvre dans l'horloge, un 5A (5C en départ assis), numéro 5 du circuit rouge d'Isatis. Pour sortir ce bloc, il faut trouver une prise salvatrice en haut à droite. La clé de la réussite à Bleau réside aussi par une pose de pied très précise sur de toutes petites prises. Encore faut-il savoir où les chercher et, en aveugle, croyez-moi, c'est beaucoup plus difficile. La prochaine fois que vous essayerez ce bloc, pensez-y...
Soutenez-les
Découvrez le site américain Paradox Sports qui aide ces athlètes !

Bill Casson, dans l'horloge, 5A , Isatis, Fontainebleau, France
Bill Casson, dans l'horloge, 5A , Isatis, Fontainebleau, France

lundi 26 septembre 2016

Rencontre avec René Paul Eustache

La semaine dernière, j'ai publié ici un court article sur le rassemblement Handi-escalade à Fontainebleau organisé par René Paul Eustache et l'américain Ronnie Dickson. J'avais déjà brièvement rencontré René Paul à la Canche aux Merciers en 2015 et sa détermination à franchir certains blocs du circuit bleu m'avait carrément halluciné. Moi qui me plains sans cesse de quelques douleurs tendineuses chroniques et d'une certaine surcharge pondérale, voici une belle leçon d'humilité. Ingénieur chimiste à Serquigny, marié et père de deux enfants, René-Paul Eustache est un grimpeur passionné comme les autres sauf,... qu'il est privé de sa main gauche.

Au-delà des difficultés rencontrées dans la pratique d'un sport aussi difficile que l'escalade, trouver la motivation pour progresser force l'admiration car cette pratique est forcément différente de celle des valides. L'handi-escalade n'est que balbutiante en France et les règlements des compétitions encore trop flous (malgré l'énorme travail de la fédé en 2015) pour permettre à René-Paul de trouver des compagnons de jeu. D'ailleurs, s'il n'était pas présent aux Mondiaux de Paris, c'est simplement que les quotas (5 personnes minimum et 4 nations) n'étaient pas remplis pour que l'épreuve ait lieu dans sa catégorie. Pour une personne manquante, le voilà privé, comme les trois autres grimpeurs amputés bras, de cette grande fête.

René Paul a longtemps cherché sur Internet des personnes dans son cas pour partager cette expérience. Peine perdue, il ne trouve pas en France de grimpeurs ou grimpeuses ayant un handicap équivalent. Difficile de se motiver et surtout de progresser sans alter-égo ! Finalement, c'est Jacky Godoffe, notre maestro bleausard, qui va l'y aider. Avec un tel coach, René Paul progresse en force et souplesse mais surtout, il dépasse ses limites psychologiques notamment celle de la peur de la chute, inévitable en bloc.


René Paul nous montre le fonctionnement de sa prothèse.
René Paul nous montre le fonctionnement de sa prothèse.
Lorsque je l'avais rencontré en 2015, il grimpait avec un manchon en caoutchouc (une grande chaussette souple) mais cela le limitait énormément dans le choix des prises et donc des blocs possibles. Alors, il y a un an, il s'est lance dans la fabrication d'une prothèse adaptée à son amputation et cherche aujourd'hui, avec des étudiants ingénieurs, à l'améliorer.

« J’ai plusieurs prothèses: une prothèse esthétique, une prothèse fonctionnelle pour bricoler, mon manchon... Il existe des systèmes disponibles dans le commerce et j’en ai testé plusieurs depuis une quinzaine d’années mais rien de bien adapté à ma pratique de l'escalade. Du coup, c’est moi qui ai conçu et fabriqué celle que j’utilise depuis moins d’un an. Elle est constituée de 3 crochets métalliques recouverts de gomme, pour assurer une meilleure adhérence. Cela me permet d'aborder de nouvelles voies, notamment dans les surplombs. Mais c'est loin d'être au point ! Primo, l'assemblage des crochets est trop long et fastidieux, secundo, je ne sais jamais quand elle va décrocher. Je cherche donc de nouvelles solutions (capteurs de pression, système de fixation, compensation de rotation pour dépasser son point d'ancrage ».

Donc, si vous avez des idées, n'hésitez pas à lui transmettre !

Je profite pour signaler que le petit groupe en visite la semaine dernière a perdu un gros crash pad pliant et épais (de type “ mondo ) Il a été oublié mercredi dernier dans les secteurs du cul du chien et du 91.1 ou à la Roche aux Sabots. Si vous l'avez trouvé ou entendu parler d’un crash pad abandonné merci de me faire signe. Il y a un scotch noir sur une des poignées.

samedi 24 septembre 2016

Rencontre Handi-Escalade à Fontainebleau

La semaine dernière, le monde de l'escalade était rassemblé à l'ancien Palais Omnisports de Bercy pour les Championnats du Monde. Un rendez-vous crucial pour notre milieu qui sera sport olympique en 2020 et pour les parisiens qui briguent l'organisation des JO en 2024. Au delà de la compétition, je suis toujours bluffé par la détermination et le niveau de performance des grimpeurs handicapés. Car oui, à l'image des autres disciplines sportives présentent aux J.O., l'escalade est pratiquée par des hommes et des femmes marqués par la vie et qui ont choisi de dépasser leur handicap.

En marge des mondiaux, le français René Paul Eustache (portrait à suivre), amputé d'un avant-bras à l'âge de 15 ans pour avoir bricolé un feu d'artifice,  a organisé avec un ami américain, Ronnie Dickson  un rassemblement informel d'une trentaine de grimpeurs handicapés venus des 4 coins de la planète pour leur faire découvrir notre magnifique forêt de Fontainebleau, destination incontournable dans le monde de l'escalade.

Un groupe convivial, loin des objectifs de compétition, composé de grimpeurs et grimpeuses solidaires entre eux malgré leur handicap, venus vivre une aventure d'échange et de découverte. Pas facile de se guider sur un bloc au simple toucher des prises ou aux bruits des grimpeurs servant de guide. Difficile de se hisser en haut d'un bloc quand votre corps ne vous permet pas de plier la jambe ou le bras pour faire un rétablissement. Et que dire de la chute ?! Voici donc quelques photos de ce groupe qui force le respect rencontré à Franchard Isatis.

Après notre rencontre, la petite troupe s'est rendue à la salle d'escalade Karma pour une séance de sensibilisation des valides qui pouvaient s'essayer à la grimpe d'une main ou les yeux bandés. Au passage, quelques uns de nos handi-grimpeurs vous ont ouverts de nouveaux blocs dans la salle avec l'aide de Jacky ! Merci à eux !


Ils étaient une trentaine de grimpeurs pas tout à fait comme les autres à visiter notre forêt pendant 4 jours
Ils étaient une trentaine de grimpeurs pas tout à fait comme les autres à visiter notre forêt pendant 4 jours


Grimper en bloc naturel avec une prothèse de jambe, ou c'est possible !
Grimper en bloc naturel avec une prothèse de jambe, ou c'est possible !
 
Grimper sur le circuit rouge en étant non voyant, oui c'est possible !



Le groupe :

Ronnie Dickson (US)
Graciela Dickson (US)
Andrew Chao (US)
James Scheri (US)
Kareemah Batts (US)
Maureen Beck (US)
Brian Beck (US)
Philip Kaminski (US)
Kristina Ericson (US)
Jasmine Raskas (US)
Shawn Sturges (US)
Adam Payne (US)
Jillian Bukoski (US)
Jennifer Gold (US)
Jake Sanchez +2 (US)
Colin Torpey (US)
Abbey Lefkove (US)
Bill Casson (US)
Stephanie Chen (US)
Kirsten Martin (de Suisse)
Kyle Douglas (de Suisse)
Koba Kobayashi (Japon)
Tamiko Kimoto (Japon)
Naoya Suzuki (Japon)
Pablo Blanco Barrios (Espagne)
Simone Salvagin (Italie )
Alessandro Biggi (Italie)
Melinda Vigh (Hongrie )
Maliha Khusrawy (France) Rene-Paul Eustache (France)
 

René-Paul, pourquoi ce rassemblement ?

"J’avais depuis longtemps en tête l’envie de rencontrer d’autres grimpeurs amputés bras, mais très vite l’idée d’un rassemblement ouvert à tous les grimpeurs handicapés, quel que soit leur niveau d’escalade, s’est imposée à moi.
Alors que nous sommes si peu nombreux et dispersés de part le monde, trop d’entre nous sont en effet aujourd’hui exclus des compétitions pour diverses raisons.
L’évènement de Bercy a été l’occasion rêvée de pouvoir rassembler des grimpeurs venus du monde entier. Je m’en suis ouvert à Ronnie Dickson qui avait le même souhait que moi.
Ce rassemblement au cœur de la forêt magique de Fontainebleau nous a tous motivés et galvanisés. Nous avons tous pu apprécier et applaudir nos exploits respectifs. Parfois nous nous sommes dépassés, et surtout nous nous sommes entraidés. De tous ces moments passés ensemble sont nés de vrais liens forts et solides, pareils aux blocs rocheux de la forêt.
Nous pensions partager entre handicapés et nous avons finalement vécu une expérience humaine et fraternelle inoubliable.
Tout cela a été rendu possible grâce aux bonne volontés des participants. Je remercie chaleureusement Pierre Boisson pour l’hébergement, Maliha (une collègue) qui a donné de son temps sans compter, et enfin Jacky Godoffe qui nous a donné une leçon d’ouverture de blocs à Karma, et nous accompagné en forêt."

vendredi 23 septembre 2016

Dimanche 25 septembre, retrouvez quelques photographes de Bleau pour la bonne cause

Ce dimanche 25 septembre 2016 au lieu-dit « La Faisanderie » à 9h30, l’association « La Force d’un Sourire » organise, en partenariat avec l’association « Les Amis de La Forêt de Fontainebleau » une journée de rencontre au profit de la pouponnière « la Maison du Sourire » à Mbodiène (Sénégal).

Une opération baptisée « La forêt de Fontainebleau Solidaire » durant laquelle vous pourrez choisir entre quatre activités de découverte de notre forêt. J'ai été invité à participer à l'atelier photo mais suis, hélas, retenu par d'autres obligations. Rien de bien grave car cela vous permettra de rencontrer plusieurs de mes amis photographes passionnés de Fontainebleau ! Attention, il faut réserver !

En effet, à votre arrivée, vous serez dirigé vers le groupe que vous aurez choisi lors de votre réservation. Tous les groupes se retrouveront à 13 heures autour du verre de l’amitié.
Ce moment sera un temps fort d’échanges et de partage. Pour réserver votre activité, rejoignez l’événement relayé sur
la page Facebook de la Tribune Libre de Bleau et adressez votre demande par message privé aux organisateurs. Tous les accompagnateurs sont des professionnels qui œuvrent bénévolement pour cette association. Un Grand merci à eux...
 

ATELIER BALADE PHOTO « AU PAYS DU PAYSAGE »

animé par David Dupuis, Patrick Jubeau et Philippe Vaz Coatelant
« Bien au-delà de notre “matériel”, nous voyagerons dans la lumière d’un matin, l’œil en immersion nous partagerons notre propre regard de l’instant, notre inspiration, et peut-être certaines émotions ainsi que toutes les belles surprises que la Forêt de Fontainebleau révélera à chacun, c’est certain !
Cette balade s’adresse à tous et je serai très heureux de partager en toute simplicité quelques règles photographiques de base ainsi que ma passion pour la photo et notre Forêt notamment avec les enfants (équipés de préférence)… »
David DUPUIS

A cette occasion, si vous n'avez pas d'appareil photo, ne vous inquiétez pas, avec un smartphone type Galaxy de Samsung, Xperia de Sony, I-phone (par exemple) ou une tablette, vous pouvez très bien faire de superbes images comme expliqué sur mon site ! Petit conseil donc, téléchargez sur vos tablettes ou Smartphones les applications Snapseed et ou Photo Director qui permettent d'améliorer vos images en trois quatre glissements de doigts.

Tout public (Enfants accompagnés obligatoire) - secteur Long Boyau - Mont Aigu
Côté matériel : de bonnes chaussures de marche, un peu d’eau et, bien sûr, de quoi capturer vos images (un smartphone fera très bien l’affaire...)
La page Facebook de David ou http://blog.foretdefontainebleau.com/

Tarif Unique : 10 euros par famille.
Retrouvez le détail des activités sur http://www.tl2b.com/

jeudi 22 septembre 2016

El Poussah, le Calife de Franchard Isatis

El Poussah est sans aucun doute l'un des blocs les plus connus de Franchard Isatis. Ce gros ventre à la gestuelle très en avance sur son temps et nécessitant un subtile crochetage, a été brossé par Serge Martinet avant d'être réalisé par Laurent Jacob. Devenu une grande classique du 7A Bleau, il fut ajouté au circuit blanc avec le numéro 48 ter avant d'en être retiré aux débuts des années 2000. C'est à mon gout aujourd'hui plutôt un 7A+ car la réglette qui permet le crochetage de pied s'est érodée avec les années... Voici deux images de mon ami Eric Lucas faites il y a peu à comparer avec celles du même Eric il y a 16 ans publiées sur Bleau Info

Eric joue à El Poussah, Franchard Isatis, (C) 2016 Greg Clouzeau
Eric joue à El Poussah, Franchard Isatis, (C) 2016 Greg Clouzeau


Mais pourquoi El Poussah ?

Haroun El Poussah est le calife de Bagdad dans la série Les aventures du calife Haroun El Poussah, devenue ultérieurement Iznogoud. Un « poussah », est un synonyme de culbuto, un jouet traditionnel pour enfants en forme de petit personnage dont la base arrondie est lestée de sorte qu'il se redresse toujours et revient à la verticale en oscillant. Entre la physionomie du bloc et le mouvement de balancier à faire pour crocheter... Bon, il est tout à fait possible de le faire en réalisant une belle série de jetés !

 Dans la série Haroun El Poussah est clairement obèse, passant le plus clair de son temps à manger et dormir. Bon, doux, paresseux et débonnaire, le Calife est adoré de son peuple, et n'a jamais aucun conflit avec ses sujets. Il est en cela le contraire absolu d'Iznogoud. Dans le film réalisé par Patrick Braoudé en 2005, Haroun El Poussah est interprété par Jacques Villeret, décédé avant la sortie du film.

Eric joue à El Poussah, Franchard Isatis, (C) 2016 Greg Clouzeau
Eric joue à El Poussah, Franchard Isatis, (C) 2016 Greg Clouzeau

 

lundi 19 septembre 2016

Le Beau Final à la Canche aux Merciers

Cela fait pas mal de temps que je n'ai pas publié de photo de grimpe, en voilà donc une de l'ami Ivan dans le Beau final en 6A de la traversée homonyme. Un numéro 10 qui mérite que l'on s'y attarde même si les prises ont bien vieillies avec les années ! C'est sur le circuit rouge de la Canche aux Merciers.
 
Ivan dans le Beau Final, 6A traversée, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
Ivan dans le Beau Final, 6A traversée, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau

vendredi 16 septembre 2016

Rien ne vaut un bon coup de pof !

Aujourd'hui et demain se tiennent les journées européennes du patrimoine . Une bonne occasion d'apprendre pas mal de trucs sur les monuments mais aussi sur les  traditions françaises. Du coup, je me disais qu'il était peut être temps de vous reparler du POF, une vieille tradition bleausarde qui disparaît petit à petit !
 
Un bon coup de Pof, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
Un bon coup de Pof, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
 
En effet, en 2014, je publiais la photo de cet objet (de) culte dans l'article Pof, pof, pof, qui est là ? et concluais par la prière du bleausard.
 
"Saint Colophon,
Faites que mes chaussons adhèrent,
que les prises tiennent,
et que le grès colle"...

On appel le « Pof » la boule de chiffon renfermant la résine de colophane que les grimpeurs de Fontainebleau utilisent pour :
- Augmenter l’adhérence des prises,
- Retirer le sable et la poussière des blocs et chausson.

Le pof est donc un objet apparu dans les années 30 à Fontainebleau  dont le nom provient du bruit produit par la frappe de la boule contre le rocher. Jusqu’au début des années 90, elle a régné en maître sur nos cailloux avant d'être détrônée par la magnésie. Songez que cette poudre blanche n’est apparue à Bleau que vers 1978.

La formule "passe-moi la Pof" est donc une erreur !

La disparition de la culture bleausarde est en partie due à la formation des nouvelles générations de grimpeurs en salle artificielle d’escalade mais, aussi la généralisation des crash-pads qui a conduit, à tort, bon nombre de grimpeurs à abandonner le paillasson puis le pof.

J'écris à tort car le pof est un objet très utile ! En effet, le chiffon est absolument nécessaire pour épousseter les prises d'un bloc (notamment au Printemps quand elles sont recouvertes d'une fine pellicule de pollen) et retirer tous grains de sables pouvant nuire à l'adhérence y compris sur le crash pad ! Il permet aussi de se sécher les mains, les semelles...

Un bon coup de Pof, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
Un bon coup de Pof, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau

Pour faire un pof bleausard, il faut de la colophane, produit qui ne fait pas l’unanimité tant à Bleau qu’à l’étranger... Je vous invite à (re)lire cet article de la TL²B sur la fabrication de l'objet et celui-là sur son utilisation détaillée.

Making Of Photo :


D'un point vue photographique, je vous propose ces deux images en contre-jour volontairement non débouché sur les ombres, le but étant de mettre en avant la poussière soulevée et éclairée par le soleil.
Attention, en prenant votre mesure, les cellules de votre boîtier seront éblouies et vont automatiquement engendrer une très forte sous-exposition pouvant aller jusqu'à un ciel presque noir et qui sera difficile à rattraper en post-traitement




lundi 12 septembre 2016

L'aigle du Rocher du Général

La semaine dernière, je vous ai présenté l'éléphant du Général. Voici l'aigle qui  niche juste à côté ! Est-ce pour sa ressemblance avec l'aigle impérial Napoléonien que ce secteur méconnu des Trois Pignons s'appelle Rocher du Général ?
Si cette théorie m'a longtemps séduit, une autre explication a été donnée en 1989 par un pionnier de l'escalade à Bleau : Etienne Jérôme, bleausard et alpiniste méconnu du début du XXe.

En effet, jusqu'à leur acquisition par l'Etat (terminé en 1981), les Trois Pignons étaient constitués d'un vaste ensemble de propriétés privées. Lorsque l'ONF et l'IGN ont cherché les noms nécessaires à l'identification des nombreux pignons et secteurs de cette forêt, il se sont notamment tournés vers les alpinistes parisiens qui fréquentaient les lieux de longue date.

C'est ainsi par exemple que Lucien Devies a transmis à l'IGN des noms inventés par les grimpeurs comme : le Potala, à cause de la ressemblance de la  maison qui dominait le pignons avec le monastère de Lhassa, ou "les rochers du Général à cause d'André Vialatte qui avait dû explorer ces rochers".

Pour comprendre ce propos d'Etienne Jérôme, il faut relire la bio d'André Vialatte (1917-2007), ingénieur aéronautique décoré à de nombreuses reprises pendant la seconde guerre mondiale qui était parfois surnommé par ses amis grimpeurs le Général (voir sa bio)  et qui "était un montagnard de très haut niveau. Il a été sélectionné en 1955, avec Jean Couzy, pour l'expédition au Makalu. Il a poursuivi ensuite une carrière alpine moins aventureuse et animé un groupe d'escalade dans les rochers de Fontainebleau".




L'aigle du Rocher du Général, (Trois Pignons, (C) 2016 Greg Clouzeau
L'aigle du Rocher du Général, (Trois Pignons, (C) 2016 Greg Clouzeau


vendredi 9 septembre 2016

Le dernier des éléphants du Général

Il y a bien longtemps que les mammouths ont disparus de la forêt de Fontainebleau et des Trois Pignons mais il subsiste quelques beaux spécimens gréseux. Vous connaissez déjà l'Eléphant d'Apremont ou celui de Larchant mais peut être pas celui du Rocher du Général.

Le dernier des Eléphants, Rocher du Général, Trois Pignons, (C) 2016 Greg Clouzeau

jeudi 8 septembre 2016

L'esprit du bloc se cache aussi à Franchard Cuisinière

L'esprit du grès, Fontainebleau, (C) 2016 Greg ClouzeauIl y a trop longtemps que je n'ai pas posté des photos de mon thème favori : les CréNatures. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore ma passion pour ce thème, je les invite à relire ma page Chasseur de CréNatures où j'explique cette démarche.

Donc, l'autre jour, à Franchard Cuisinière, je suis tombé sur un de ces nombreux esprits cachés des grès de la Forêt de Fontainebleau. Clic-clac, le portrait est dans le sac !
Le diable en rit encore, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
Le diable en rit encore, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau


mercredi 7 septembre 2016

Le Silène est un papillon plutôt rare dans le nord mais visible en forêt de Fontainebleau

Le Silène (Brintesia circe ) est un grand papillon (6 à 7 cm) plutôt commun mais qui se rencontre plutôt dans la moitié sud de la France. Il est pourtant bel et bien présent en forêt de Fontainebleau comme j'ai pu le constater encore cette année. Une remontée dans les prairies sèches qui bordent notre forêt et qui est sans doute facilitée par le dérèglement climatique. En tous cas, malgré sa taille son observation chez nous reste difficile car c'est un as du camouflage !

Silène (Brintesia circe ) se camoufle sur l'écorce d'un chêne à Fontainebleau (C) 2016 Greg Clouzeau
Silène (Brintesia circe ) se camoufle sur l'écorce d'un chêne à Fontainebleau (C) 2016 Greg CLOUZEAU
Cliquez pour afficher en plein écran
Pour observer l'intérieur (dessus) de ses ailes, il faut le surprendre pendant son bain de soleil où sa robre brune et blanche est observable. Hélas, le plus souvent, c’est les ailes fermées qu'il se présentera. Heureusement, il n'est pas très difficile à identifier... Le mâle et la femelle sont identiques. Le dessous est marron, marbré de gris brun, avec une bande blanche sur les ailes postérieures et un ocelle cerné de blanc sur les ailes antérieures. Si par hasard il ouvre ses ailes, elles sont brunes, avec une bande blanche qui est continue sur les ailes postérieures mais plus discontinue sur les ailes antérieures (à voir sur Lepinet). Un petit ocelle est visible sur la première tache blanche des ailes antérieures.

Silène (Brintesia circe ) se restaure dans le callune à Fontainebleau (C) 2015 Greg Clouzeau
Silène (Brintesia circe ) se restaure dans le callune à Fontainebleau (C) 2015 Greg Clouzeau


La particularité de ce roi du camouflage réside dans le fait que la femelle pond ses œufs en vol ! Ceux-ci finissent donc leur course au sol. La chenille est brune, rayée de bandes longitudinales foncées alternées de bandes plus claires, avec une bande dorsale sombre est donc elle aussi déjà une reine du camouflage. Une caractéristique dont héritera la chrysalide de couleur brune uniforme, avec une forme bombée qui gît généralement sur le sol; puis le papillon. La chenille hiverne dans une loge en terre.  Le Silène vole en une génération de début juin à mi-septembre.

Silène (Brintesia circe ) à Fontainebleau (C) 2015 Greg Clouzeau


mardi 6 septembre 2016

Barbotage assis au Cul de chien

Il y a quelques temps mes amis du Cosiroc se lançaient dans la réfection des circuits d'escalade du Cul de chien. Si les grimpeurs fréquentent plutôt assidûment la zone des deux célèbres toits, celle du fond du site reste très peu fréquentées. On y trouve pourtant la fin des circuits rouge et bleu dans une zone assez ombragée et quelques voies athlétiques.
C'est le cas de Barbot au n°33 du circuit bleu qui en départ assis passe de 4+ à 6A+ et je ne vous parle pas de la voisine de droite...

Ivan en plein Barbotage, 6A+, Cul de chien, (C) 2016 Greg Clouzeau


Fiche topo du circuit bleu sur le site du Cosiroc

lundi 5 septembre 2016

Connaissez-vous le Tabac d'Espagne, l'un des nombreux papillons orangés visibles en Forêt de Fontainebleau ?

Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), Fontainebleau
Lors de vos balades en Forêt de Fontainebleau, vous avez sans doute croisé divers papillons dont plusieurs de couleur orange. Parmi eux se trouve le remarquable Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), un grand papillon qui ne passe pas inaperçu et qui fait l'objet d'un programme de sciences participatives d'inventaire auquel je vous recommande de participer !

Ce tabac n'est pas nocif pour la santé et son observation plutôt facile. D'une taille comprise entre 5 cm et 7 cm, il est plutôt grand donc facile à voir. Comme en plus il butine longuement, son observation est aisée.

On le reconnaît au dessus de ses ailes de couleur fauve avec des points noirs et orné d’une ligne de taches rondes. Le revers des ailes antérieures est identique au dessus, tandis que celui des ailes postérieures présente un lavis argenté de grandeur variable.


Mâle et femelle sont assez ressemblant mais il existe quelques différences de dessin sur les ailes antérieures. En effet, à la différences des femelles, les mâles affichent des lignes noires perpendiculaires qui partent du thorax vers l’extérieur de l’aile. Les points sont parfois plus petits aussi.

Il est présent dans toute la France métropolitaine jusqu’à 2000m d’altitude, il affectionne tous particulièrement les grandes clairières fleuries. Il vol de fin mai à septembre selon la localité, en une seule génération annuelle dans les clairières et allées forestières. Il vole parfois très haut autour de la cime des arbres et ne descend que aller se nourrir.

Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), en Forêt de Fontainebleau (C) 2016 Greg Clouzeau
Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), en Forêt de Fontainebleau (C) 2016 Greg Clouzeau

Ce superbe papillon, bien que très commun, est hélas menacé car fortement dépendant de la présence de violettes (Violette odorante, la Violette de Rivinus, la Violette de Reichenbach et la Violette des chiens) même si les chenilles mangent des feuilles de chardons et de cirses.

En effet, après l’accouplement, la femelle recherche un site en lisière riche en violettes, source de nourriture des futures chenilles. Bizarrement, elle va pondre ses œufs dans des anfractuosités de l’écorce d'un arbre proche des violettes plutôt que sur celles-ci...



Où observer Argynnis paphia en forêt de Fontainebleau ?

Il aime les grandes prairies fleuries bordant la forêt donc, encore une fois, je vous invite à parcourir celle du Rocher Saint Germain où il butine l'Armérie des sables en cette fin d'été.

Comme il est plutôt facile à observer et reconnaître, il constitue un bon point de départ pour participer au programme de sciences participatives consistant à inventorier certaines espèces. Et franchement c'est très facile même pour des personnes n'ayant qyue peu de connaissance de la nature ! Un petit jeu à faire en famille avec vos enfants pour qui, la "chasse'' aux petites bêtes est en général une activité ludique mais peu instructive... Et en plus, c'est désormais faisable avec un smartphone grâce à une appli 100 % gratuite



54 missions d’observation en poche



Mission Forêt avec Noé est la toute première application smartphone de Noé. Avec elle, découvrez les missions d’inventaire de l’Observatoire de la Biodiversité des Forêts (OBF) et emportez-les à chacune de vos sorties dans les bois. L’application vous initie à la forêt avec 12 missions d’apprentissage et vous propose d’observer les 42 espèces des missions de l’OBF, parmi lesquelles des papillons, des escargots, des reptiles, des champignons, des carabes et autres insectes… Les missions, classées par niveau (apprenti, débutant, confirmé et expert) vous permettent, tout en vous amusant, de progresser dans vos connaissances sur la forêt et ses espèces. Et c'est aussi simple que Pokémon Go et sans risque !
Seul, entre amis ou en famille, identifiez une ou plusieurs missions autour de vous. Observez, photographiez et transmettez votre observation… le tour est joué ! Elle sera envoyée aux scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle pour être confirmée et intégrée à l’Inventaire National du Patrimoine naturel. Vous pourrez également partager vos plus belles observations avec tous vos amis en les publiant sur Facebook directement depuis l’application.
N'oubliez pas aussi de jeter un œil au blog de mon ami Djamal qui publie de nombreuses observations sur la faune et la flore du Pays de Fontainebleau !


Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), en Forêt de Fontainebleau (C) 2016 Greg Clouzeau
Tabac d’Espagne (Argynnis paphia), en Forêt de Fontainebleau (C) 2016 Greg Clouzeau


vendredi 2 septembre 2016

La théorie du talon arrache les doigts au Rocher Saint Germain

Théorie du Talon 6B, Rocher Saint Germain, (C) 2016 Greg ClouzeauToujours sur le nouveau circuit rouge du Rocher Saint Germain, notre équipe de testeurs a retenu pour vous cette dalle redoutable où le crochetage talon ne vous épargnera pas quelques souffrances articulaires aux niveaux des doigts !

Ce passage situé juste après l'œil du Cyclope, roche percée célèbre du sentier bleu Denecourt, est balisé du numéro 22 rouge.

Et une fois que vous aurez trouvé la combine pour décoller, croyez bien que l'affaire n'est pas dans le sac !

Côté 6B, la théorie du talon compte sans doute parmi les plus difficiles voies du circuit.

Courage !




Théorie du Talon 6B, Rocher Saint Germain, (C) 2016 Greg Clouzeau
Ivan et Franck ont arqué dans la Théorie du Talon 6B, Rocher Saint Germain, (C) 2016 Greg Clouzeau

jeudi 1 septembre 2016

Laurent est pris à l'influx de son plein grès au Rocher Saint Germain

Septembre est souvent pour bon nombre d'entre nous le mois de la reprise de l'escalade sur les blocs de Fontainebleau. Cette année, j'ai profité de l'été pour explorer les "nouveautés" et notamment le  circuit rouge du Rocher Saint Germain tracé il y a peu.

L'occasion de faire encore quelques belles images des copains et de (re)découvrir certains blocs dont le changement de couleur n'a absolument pas fait baisser la difficulté !

Essayé donc ce n° 19 bis rouge en départ assis. A l'influx de son plein grès est un très solide 6B+ que je propose volontiers à 6C. Cette partie du circuit est sous les pins et loin de la foule qui s'entasse sur les premiers rochers.

Laurent pris à l'influx de son plein grès, 6C, Rocher Saint Germain, 2016 Greg Clouzeau