lundi 31 octobre 2016

Dernières chaleurs pour lézarder sur les blocs

Il a fait plutôt très beau en ce mois d'octobre à Fontainebleau qui nous a permis de bien profiter des cailloux. Et quand les grimpeurs en profitent, les lézards des murailles (Podarcis muralis) sont aussi à la fête !

lézard des murailles (Podarcis muralis), Rocher Fin, Trois Pignons
lézard des murailles (Podarcis muralis), Rocher Fin, Trois Pignons
lézard des murailles (Podarcis muralis), Rocher Fin, Trois Pignons
lézard des murailles (Podarcis muralis), Rocher Fin, Trois Pignons
 

mercredi 26 octobre 2016

Le diamant noir du Rocher Canon

Toujours au Rocher Canon, dans le secteur de traversées des Idées noires, à mi-pente, se trouve un très gros bloc où j'avais ouvert de nombreux enchaînements de 5C à 6C+ sur les différentes faces.
Parmi eux se trouve l'Olive Noire et sa prolongation : Black Diamond au numéro 16.
Après un démarrage assis dans une fosse sur la droite du bloc, la première propose une sortie au milieu du dévers (6A), la seconde, une traversée vers la gauche en dos crawlé avant un rétablissement délicat (6B/6B+).

Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon
Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon
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Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon
Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon


Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon
Ivan dans Black Diamond, 6B+, Rocher Canon

lundi 24 octobre 2016

La Nébuleuse du Rocher Canon

Françoise Roumégoux  dans la Nébuleuse, 5B, Rocher CanonEn 1993, en proie à une certaine période de désœuvrement professionnel, j'ouvrais une multitude de traversées en tous genres. Parmi elles, il y un ensemble d'une quarantaine de voies formant le circuit fantôme dit des "idées noires" et dont le départ se trouve en bordure de la Route des Monts de Faÿ (sur l'envers du somment du Rocher Canon).

Si bon nombre de ces passages sont aujourd'hui retournés sous la mousse et les lichens, certains d'entre eux attirent toujours les visiteurs en quête de tranquillité et effort continu. C'est le cas de Nébuleuse, une traversée gauche vers droite de 5 mètres en 5C se terminant par un beau rétablissement et de sa prolongation de 5 mètres : les lunettes noires, 5C+, sortant a droite après le pilier.

Un peu au dessus, sur la petite place, vous trouverez la plus longue et fréquentée de ces traversées : la Sans Issue, 6B+ traversée éliminant dans le début et retord à l'arrivé ou sa variante Issue de secours  6C et quelques autres sur lesquelles je reviendrai.

Françoise Roumégoux  dans la Nébuleuse, 5B, Rocher Canon
Françoise Roumégoux  dans la Nébuleuse, 5B, Rocher Canon

vendredi 21 octobre 2016

Faire le Yoyo au Rocher Canon

La Yoyo compte parmi les belles escalades en fissure méconnues de Bleau. Située sur l'envers du sommet du Rocher Canon, cette fissure arrondie a été ouverte dans les années 70 par Jean Pierre Naudin puis a longtemps été intégrée comme numéro 2 du circuit rouge ED- avant que je ne le modifie au milieu des années 90.

Pour la cotation, le 6A est de mise mais je suis certain que beaucoup la trouveront plus difficile. C'est souvent le cas dans ce type d'escalade que bien peu d'entre nous pratiquent régulièrement.

Après quelques essais, vous devriez trouver une méthode pas trop traumatisante pour les verrous de départ et la maîtrise des petits pieds permettant de valoriser les épaules...

Bonne grimpe !



Ivan coince dans la Yoyo, 6A, Rocher Canon, Fontainebleau
Ivan coince dans la Yoyo, 6A, Rocher Canon, Fontainebleau

jeudi 20 octobre 2016

Les champignons arrivent avec les prémices de l'automne

Amanite, Forêt de Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Amanite, Forêt de Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
L'automne c'est la saison des belles couleurs du feuillage mais aussi celle de la reprise de la chasse et de la cueillette des champignons. Voilà un beau spécimen du genre amanite dont, contrairement à la légende quelques une sont comestibles...
Pour celui là, je penche pour une Amanite panthère, Amanita pantherina (toxique mais pas mortelle) mais il pourrait s'agir d'une amanite épaisse (comestible mais pas très bonne). en cas de doute, abstenez vous.

Sur le chapeau de l'amanite panthère les flocons sont blanc pur, alors que les plaques qui parsèment le chapeau de l'amanite épaisse sont grisâtres. Le bord du chapeau est strié pour l'amanite panthère, alors qu'il ne l'est pas pour l'amanite épaisse. La base du pied est aussi différente: bourrelet chez l'amanite panthère, pied en fuseau chez l'amanite épaisse.
http://www.identifier-les-champignons.com/

mercredi 19 octobre 2016

Le coeur aride du Rocher Fin

En attendant une éventuelle réfection des circuits d'escalade bleu et rouge du Rocher Fin dans les Trois Pignons, qui faciliterait le repérage de certaines voies, je vous propose d'essayer Le cœur aride, ancien 32 bis rouge (le numéro est effacé ainsi que le n°32 qui passe à gauche de cette voie).

En n'utilisant pas la grosse fissure de droite (n°31 rouge, Système F, 5A/B), ce magnifique dévers vaut déjà un bon 6A+ avec LA bonne méthode !

Dans le cas contraire, comme Ivan sur la photo ci-dessous, le 6B n'est sans doute pas volé...

Ivan s'arrache dans le Cœur aride, 6A/B, Rocher Fin, 3 Pignons
Ivan s'arrache dans le Cœur aride, 6A/B, Rocher Fin, 3 Pignons

Ivan s'arrache dans le Cœur aride, 6A/B, Rocher Fin, 3 Pignons
Ivan s'arrache dans le Cœur aride, 6A/B, Rocher Fin, 3 Pignons
Mieux vaut bloquer main droite en bas pour attraper directement la main gauche, puis en vertical main droite...je vous laisse trouver la séquence de pied nécessaire à ce calage...

mardi 18 octobre 2016

L'appel au secours de la forêt

Celles et ceux qui me suivent depuis pas mal de temps le savent, j'ai une affection toute particulière pour le massif du Rocher Canon et ses hêtres tortueux.

Avec la Tribune Libre de Bleau, j'ai évoqué il y a peu le problème des montagnes de déchets qui s'accumulent depuis avril en Forêt de Fontainebleau. Tendons la mains à la nature et aidons à leur ramassage !

lundi 17 octobre 2016

Des coccinelles par milliers ! L'invasion automnale a débuté à Fontainebleau

Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau
Si comme moi vous étiez en forêt hier dans un site d'escalade un peu ensoleillé, en début d'après-midi vous avez sans doute du faire face à un petit problème. Comment grimper ces murs baignés de soleil et couvert de centaines coccinelles multicolores ? Des noirs à points rouges aux rouges à pois noirs en passant par les jaunes orangées multipoints, les coccinelles volaient par milliers dans de nombreux sites d'escalade de Fontainebleau et des Trois Pignons mais aussi à Saint Vaast les mello dans l'Oise. Un phénomène sympathique quoique un peu flippant pour certains... et qui conduit inévitablement le curieux que je suis à se poser quelques questions. Qu'elles sont ces coccinelles, pourquoi une telle concentration et pourquoi ici et maintenant ?

Je ne suis pas entomologiste et il faut faire le tri sur les nombreuses affirmations trouvées sur la toile. Mais voici quand même quelques éléments de réponses à mes questions. Mon enquête a commencé par l'identification des coupables. En France nous avons deux coccinelles autochtones: la rouge à sept points dont je parlais ici et celle à deux points. Mais parmi les centaines observées ce week-end il n'y avait ni l'une ni l'autre. Renseignements pris et observations des photos ne laissant aucun doute, il s'agissait de nuées de coccinelles asiatiques. La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est une espèce de coccinelle aphidiphage (qui se nourrit de pucerons), originaire de Chine.

Une charmante bête introduite massivement dans les années 90 pour servir d'insecticide biologique du fait de la voracité de leurs larves. Sauf que très rapidement on s'est aperçu que cette espèce proliférait bien plus que souhaité au point de menacer nos espèces locales ! Du coup en une dizaine d'années, la coccinelle asiatique est passée du statut de meilleure amie du jardinier à celui d'espèce invasive ! Bref, comme d'habitude, à jouer les apprentis sorciers, l'homme est souvent perdant !

La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) sur les grès de Fontainebleau.
La Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) sur les grès de Fontainebleau.



Deuxième question qui s'est posée à moi, pourquoi un tel rassemblement ?


De mes recherches j'ai retenu que la coccinelle est un insecte migratoire et qui hiverne ! Si vous résidez non loin d'une forêt, vous avez sans doute déjà été envahi par ces charmantes coccinelles qui rentrent dans votre maison par dizaines à la fin de l'automne. Vous aurez beau essayer de vous en débarrasser, rien à faire, elles profitent de la moindre fentes pour pénétrer votre maison, notamment dans les joints de fenêtres.

Rien à craindre toutefois sauf pour certains grands malades fortement allergiques ou asthmatiques. En fait le seul désagrément est le liquide jaunâtre qu'elles sécrètent pour se défendre qui est très nauséabond et tâchant ! J'ai noté la présence de nombreuses punaises que je pensais des prédatrices mais après examen, il s'agit d'une autre étrangère, une américaine, répondant au doux nom de Leptoglossus occidentalis facilement reconnaissable à ses fémurs postérieurs épineux, ses tibias élargis et ses losanges blancs. Celles-ci s'attaquent aux pins (j'y reviendrais dans un autre article mais semble utiliser les mêmes processus d'agglomération à l'approche de l'hiver) et doit donc être sensible aux "appels" des coccinelles !

Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau
Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg CLOUZEAU



Reste une troisième question comment s'effectue cette migration et comment choisissent-elles de se rassembler ici plutôt que là en même temps ?

Chez les papillons, en Europe il est possible d’observer des vols migratoires et notamment celui du Vulcain. Au début du printemps, la végétation se dessèche en Afrique du Nord. Les Vulcains qui émergent à cette période de l’année entreprennent alors un long voyage de plusieurs milliers de kilomètres vers le nord de l’Europe où ils trouveront de bonnes conditions de reproduction et de survie pour leur descendance (orties fraîches). Des centaines de milliers de papillons quittent ainsi le Maroc ou l’Algérie, longent les côtes espagnoles ou portugaises, puis les côtes françaises ou remontent la vallée du Rhône pour se diriger vers la Grande-Bretagne, la Belgique, la Scandinavie.
Les côtes ou les fleuves sont de très bons repères pour les migrations des papillons. À la fin de l’été, de très nombreux Vulcains repartent vers l’Afrique. Ces migrations font l’objet d’un suivi national comme il en existe pour les oiseaux. Hier, au Rocher Fin (Trois Pignons) j'en ai croisé quelques uns.
Du côté des coccinelles, on sait,  par quelques recherches, qu'Harmonia axyridis est attirée à l'automne par des éléments proéminents dans le paysage, se détachant clairement sur l'horizon : montagnes, collines, bâtiments imposants, maisons isolées, etc, Rien d'étonnant donc à ce qu'elle vise nos rochers d'escalade luisants au soleil ! Mais comment savent-elles où se regrouper ? La réponse semble chimique d'après un dossier de notre planète info.

Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau
Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau


"A l'Unité d'entomologie fonctionnelle et évolutive de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège), on travaille de longue date à une meilleure connaissance d'Harmonia axyridis. L'un des principaux objectifs des chercheurs consiste à mettre au point des techniques de piégeage respectueuses à la fois des écosystèmes fréquentés par les animaux et de la sécurité des utilisateurs.
Delphine Durieux, chercheuse au service d'entomologie du professeur Eric Haubruge, a réalisé des recherches consacrées aux rôles des chaînes hydrocarbonées dans la formation des agrégats de coccinelles au sein des habitations. 
Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau
Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau



La chercheuse s'est penchée sur les molécules non-volatiles présentes sur la cuticule des insectes. Celles-ci - pouvant jouer un rôle de phéromones - sont déposées passivement sur les supports par simple contact avec les pattes ou l'abdomen. (...) "Par chromatographie en phase gazeuse, nous avons identifié deux types de marquages, l'un lié aux alentours de l'endroit d'agrégation, l'autre spécifique au lieu de rassemblement lui-même. Dans le premier cas, le marquage est destiné à guider les animaux vers le lieu d'agrégat. Dans le second, à maintenir la cohésion du groupe tout au long de l'hivernage. Dans les deux cas, il s'agit des mêmes hydrocarbures, mais les analyses chimiques ont révélé des différences de profils : la proportion d'hydrocarbures insaturés est plus importante dans le cas du marquage périphérique à l'agrégat"."

Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau
Invasion de coccinelles asiatiques à Fontainebleau. Octobre 2016 Greg Clouzeau



Source  : notre-planete.info,

vendredi 14 octobre 2016

Extraction divine au 95.2

Il y a un peu plus an, j'accompagnais Tony, Thierry, Xav' et quelques autres lors de l'ouverture d'Extraction divine, un petit toit dans les pentes érodées mais ensoleillées du 95.2. Farfouillant dans mon disque dur, je m'aperçois que je n'avais diffusé ici que des photos du crochetage talon de ce bloc remarquable, sans plus de précision...Les voici !
Ce bloc se situe juste en dessous de la superbe proue de Tentation et propose deux lignes et des combinaisons.

Extraction Divine se situe sur la droite du bloc et peut se faire en partant debout avec la réglette de l'arête main droite et le bidoigt dans la face main gauche pour un bon 7A+ au rétablissement pas si facile... En partant assis au fond du toit avec les deux mains dans la bonne prise, la voie passe à 7C+.

A gauche, vous pouvez vous offrir le Ventru 6B en départ assis ou 6B+ en partant depuis Extraction Divine.



 
Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau
Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau


Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau
Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau


Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau
Tony Fouchereau s'offre une extraction divine au 95.2, 7C+, (C) Greg Clouzeau


 

mercredi 12 octobre 2016

La pépite d'Isatis par Philippe

La Pépite fait partie des 6C+ d'Isatis peu fréquentés et pourtant incontournables. A défaut de pouvoir y photographier son ouvreur, quel meilleur technicien que mon ami de 30 ans, Philippe Le Denmat pour illustrer ce passage situé juste à gauche de Tour de Clé (14 blanc). Là encore, petit décomposé photo de la méthode à Phiphi qui, comme Didier Gérardin, reste un fan inconditionnel des ballerines Ninja de Boréal.


Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Fontainebleau
Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Isatis (C) Greg Clouzeau


Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Isatis (C) Greg Clouzeau
Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Isatis (C) Greg Clouzeau


Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Isatis (C) Greg Clouzeau
Philippe nous offre la Pépite, 6C+, Isatis (C) Greg Clouzeau
 

vendredi 7 octobre 2016

Sus au raisin d'Amérique, l'envahissant Phytolaque !

Fleur de Phytolaque, ou Raisin d’Amérique (phytolacca americana)
Après l'article sur l'envahissant Prunus, je vais vous (re) parler de l'invasive "star" de la forêt de Fontainebleau : le Phytolaque, ou Raisin d’Amérique (phytolacca americana). Voilà déjà pas mal d'années que les bleausards ont été sensibilisés à la colonisation de nos parcelles forestières par cette pante d'ornement importé au XVII pour les teintures. Et pourtant, malgré de nombreux chantiers d'arrachage, elle est toujours là, tuant à petit feu certains milieux protégés !
En Ile-de-France, outre Saclay et la forêt départementale des Grands Aveaux en Essonne, la forêt de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, on rencontre le Raisin d'Amérique surtout dans les forêts de Fontainebleau, des Trois Pignons, ainsi qu'à la Commanderie, Darvault et Nanteau. S'il apprécie particulièrement les clairières créées par la coupe ou la chute d’arbres, il prospère ensuite rapidement dans tout l’éventail de luminosité possible. En fait, il pousse un peu partout, et même parfois au contact des grès. Mais c'est dans les réserves biologiques intégrales (RBI) où il bénéficie d’une totale impunité, puisqu’il est actuellement interdit d’y intervenir, qu'il fait le plus de dégâts. Il prospère également dans toutes les parcelles grillagées par l'ONF !

Une peste végétale non reconnue par le Ministère de l'Environnement !


Le Raisin d'Amérique est classé comme peste végétale par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Pourtant, il est en vente dans de nombreuses jardineries et recommandés par certains magazines comme plante d'ornement ! Un paradoxe qui a été le sujet, en juin 2015, d'une question de Jean Vincent Placé (Question écrite n° 16869 )à notre Ministre de l'environnement devant le Sénat. Cinq mois plus tard, la réponse de la ministre tombait démontrant une très mauvaise connaissance du sujet qui met en péril les efforts de nos amis de l'ASABEPI et ceux de l'ONF dans la lutte contre cette plante (voir l'article de la Tribune Libre de Bleau)

A quoi ressemble ce Phytolaque ?



La plante ne passe pas inaperçue ! Elle se reconnaît aisément à ses tiges creuses allant du rouge violacé au vert tendre et se divisant en rameaux secondaires. Les plus grosses cannes atteignent un diamètre de 4 cm et une hauteur de 1 à 3 mètres. Ses grandes feuilles ne sont pas sans rappeler celles du tabac. Au printemps, elle se pare de fleurs blanches en épi qui donneront à partir du mois d’août des fruits verts qui deviendront noirs rappelant les grappes de raisin. En hiver, on retrouve le Phytolaque sous la forme de cannes blanchâtres cassées. Mais c'est son système racinaire très profond en forme de carotte qui rend son élimination complexe !

Phytolaque, ou Raisin d’Amérique (phytolacca americana)
Phytolaque, ou Raisin d’Amérique (phytolacca americana)
Rocher Saint Germain, Fontainebleau (C) Greg Clouzeau


Invasif et toxique !


 
Comme le Prunus et bon nombre de plantes invasives, c'est la dispersion des graines par les oiseaux sur de vastes territoires qui assure son extension ! La lumière plus forte dans les trouées forestières
favorisent la levée des nombreuses graines en dormance et marque le début de l'invasion. C'est ainsi qu'il prospère, généreusement protégé par des grillages, dans les parcelles mises en coupe de régénération !

Il semble que la consommation de ses feuilles et de ses racines puisse provoquer la mort des chevaux et des porcs et des dommages chez les moutons et les chèvres. Pourtant, aucune mortalité de chevreuils ou de cerfs n’a pu lui être imputée avec certitude et on constate parfois que des jeunes feuilles, peu toxiques, sont activement broutées, en forêt. Mais la consommation du Phytolaque par les grands herbivores sauvages reste très faible ! En revanche, les oiseaux, semble raffoler de ses baies et sèment ses graines dans leurs fientes.



Feuille de Phytolaque, ou Raisin d’Amérique (phytolacca americana)
Les fleurs de Phytolaque (phytolacca americana) donnent des fruits qui lui valent son nom
Les fleurs de Phytolaque (phytolacca americana) donnent des fruits qui lui valent son nom
de Raisin d’Amérique quand ils vont prendre cette couleur bordeau
Chez les humains, outre des effets inflammatoires cutanés, et des effets laxatifs, on évoquera une modification de la proportion de leucocytes, des affections cardiaques, des diarrhées sanglantes « incoercibles », des brûlures buccales, œsophagiennes, gastriques, des vomissements, des embolies, des attaques rénales, etc. en cas de consommation ! Du coup, pour les chantiers d'arrachage, on ne saurait trop vous recommander de porter des gants !

Hélas, comme pour bien d’autres plantes toxiques, le Phytolaque est aussi une source de molécules à étudier pour la pharmacologie, notamment en homéopathie. Il contient une protéine anti-virale, étudiée pour lutter contre le sida. Ses applications médicales en justifient la culture, mais il convient alors d’empêcher, par des filets ou autres, la dispersion de ses graines.



Et pourquoi limiter l'invasion en forêt de Fontainebleau ou ailleurs ?



Le Phytolaque pour assurer sans domination détruit hélas la microfaune et la microflore du sol. D'ailleurs à ses pieds, rien de pousse et même les vers de terres, acteurs majeurs de la fertilité des sols, disparaissent. Très gourmant, il pompe énormément d'eau et épuise l'humus. Du coup, dans les parcelles en régénération, les plantules meurent, les graminées et les champignons disparaissent, obligeant les grands herbivores à se rabattre sur les cultures si l’invasion s’aggrave. Bien entendu, les glands, privés de lumière, ne germent plus ce qui pour le forestier est une catastrophe !

Un beau pied de Raisin d’Amérique en parcelle de régénération
Un beau pied de Raisin d’Amérique en parcelle de régénération
Gorges d'Apremont, Fontainebleau, (C) 2016 Greg Clouzeau
Vu la situation, seul l'arrachage de la plante avec ses racines, à l’occasion de chantiers spécifiques, permet de limiter les dégâts ! Mais Bleau c'est déjà plus de 27000 hectares ! Bien entendu, un suivi régulier est nécessaire jusqu’à épuisement du stock de graines. Malheureusement, la tâche est rude et les bénévoles ne se bousculent pas. Dans le même temps, il faudrait cesser les plantations ornementales de ce mauvais raisins dans les jardins et autres espaces verts ! A Bleau, la lutte débutée par Thierry Pain a été reprise par Danielle et Jean Claude Perré


Renseignements :
Site Internet : http://phytolaque.wifeo.com/
Danielle et J Claude Perrée
phyto[@]netcourrier.com
tél 068053882six

Je  vous invitons aussi à relire ce très bon article sur les espèces invasives en général
http://www.calameo.com/read/001079350593488be28ff

Les fleurs de Phytolaque (phytolacca americana) donnent des fruits qui lui valent son nom
Les fleurs de Phytolaque (phytolacca americana) donnent des fruits qui lui valent son nom
de Raisin d’Amérique quand ils vont prendre cette couleur bordeau

jeudi 6 octobre 2016

20 ans après, retour au surplomb de la Coquille

Et Laurent en Conquérance aussi
Les Hautes Plaines  désignent un ensemble de plusieurs secteurs d'escalade dispersés et coincés entre Franchard Isatis et Franchard Sablons. Comme ils sont plutôt en face Nord au dessus de la Route des Gorges de Franchard, ils sont souvent humides à partir de l'automne. Non loin du site de l'Isatis (parcelle 771), le grimpeur débutant y trouvera aussi son compte avec deux circuits jaune et un circuit orange que l'on rejoint rapidement depuis le parking et qui permettent d'éviter la foule. C'est là, à quelques mètres du n° 10 jaune que se cache dans une fosse le célèbre Surplomb de la Coquille !
J'y suis repassé il y a quelques jours, 20 ans après ma première visite avec Didier Gérardin et Pascal Bocia. C'était au XXe siècle donc, ou comme dirait certains amis, en dix neuf cent quatre-vingt-seize ! Je vous avais posté ici un scan d'une diapo de l'époque (à comparer aux photos du jour !) 
 
Le temps passe et le magnifique Surplomb de la Coquille 6C ouvert par Gille Cotteray sous le nom de Conquérance a lui aussi pris quelques rides mais reste une des plus belles lignes de Bleau.
Petit décomposé en images pour le flash du jour par Ivan ! Cliquez sur une image pour passer en mode plein écran.


Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C

Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C

Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C

Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C

Ivan versus Conquérance 6C

Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C
 

Ivan versus Conquérance 6C
Ivan versus Conquérance 6C

Et Laurent en Conquérance aussi
Et Laurent en Conquérance aussi



mercredi 5 octobre 2016

Philippe nous donne un Tour de clé à Isatis

Tour de clé. Voilà bien un 6A à priori débonnaire mais qui se révèle vite plus difficile que prévu ! Cette fissure (14 du circuit blanc), se cache dans un couloir étroit et frais de la petite place du départ des circuits d'escalade de Franchard Isatis. Et si remonter cette fissure en opposition ne vous pose pas de problème, le mouvement final pourrait bien exciter vos neurones affolés par le risque de chute... Alors on a demandé à l'ami Philippe LeDenmat de nous donner les clés pour réussir avec le sourire le dernier mouvement... La solution en images

Philippe le Denmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg Clouzeau
Philippe LeDenmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg CLOUZEAU
Main gauche au plus haut de la fissure, pied droit carre externe...
 
Philippe le Denmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg Clouzeau
Philippe LeDenmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg CLOUZEAU
Poussée de jambe droite...attrapez le sommet
 
Philippe le Denmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg Clouzeau
Philippe LeDenmat donne un tour de Clé à Isatis, (C) Greg CLOUZEAU
Souriez, montez le pied, rétablissez...Merci "goldenfeet" !
 
 

mardi 4 octobre 2016

Le bourdon terrestre, une espèce indispensable.

Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Le Bombus ou Bourdon est une espèce d'insectes hyménoptères de la famille des Apidae (de Apis : abeille). Comme l'abeille mellifère, les différentes espèces de bourdons se nourrissent du nectar des fleurs et récoltent le pollen pour nourrir leur larves. Ce sont donc des animaux qui vivent en colonie et qui sont très utiles car ils sont parmi les meilleurs pollinisateurs de la planète car ils volent beaucoup et plus longtemps. Parmi eux se trouve le magnifique et imposant Bourdon terrestre (Bombus terrestris que j'ai pu observer cet été à Fontainebleau.

En général, un gros bourdon ne passe pas inaperçu avec une taille aillant de 7 à 18 mm et jusqu'à 32 mm pour une reine ! Très velus, les bourdons sont généralement noir avec des bandes allant du jaune au brun roux et parfois blanches. Ils ont un aspect plutôt robuste et un vol lourd mais  qui atteint quand même une vitesse de trois mètres par seconde. Hélas, comme de nombreux insectes, ils sont victimes des nombreux pesticides déversés chaque année dans nos champs.


Commençons par rassurer les anxieux, les bourdons ne sont pas des insectes agressifs. D'ailleurs, seules les femelles peuvent piquer ! Et c'est uniquement pour se défendre soit en cas de capture (même involontaire) quand elles se sentent menacées soit en cas de dérangement du « nid » dont l'ouverture est un trou dans le sol. Les bourdons femelles ont un aiguillon dépourvu de barbillon. Comme les guêpes, (et donc contrairement aux abeilles dont l'abdomen est arrachée lors de la piqûre) elles ne meurent pas après avoir piqué. Attention, elles peuvent même infliger plusieurs piqûres qui sont assez douloureuses. Bref, faite attention au nid avant d'installer un affût, un nappe de pique-nique, ou une cabane.


Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau

On rencontre les bourdons dans toutes les régions tempérées du globe et même celles plus fraîches que celles fréquentées par les abeilles. Plus velu et capable de produire sa chaleur corporelle, le bourdon vole à partir de 5 degrés Celsius alors que l'abeille sort à partir de 15 degrés.
On parle d'animaux endothermes. Et leur endothermie (production de chaleur) est inhabituellement élaborée et efficace dans le monde des insectes. Il semble que cette faculté provienne en partie de leur dominante noires (absorbant la chaleur du soleil) et leur « fourrure » isolante. Ils sont ainsi les premiers et derniers Apoïdes actifs à décoller ce qui fait d'eux le plus efficace des pollinisateurs. Comme en plus pour maintenir cette chaleur corporelle ils consomment pas mal de carburant, ils butinent efficacement !

Et pourtant, on ne leur prête guère attention.

Comme beaucoup d'insectes pollinisateurs (papillons et abeilles notamment), le bourdon est affecté par la dégradation de l'environnement depuis quelques décennies. Les bourdons étant réputés très communs, leur régression est d'abord passée inaperçue, comme pour beaucoup d'autres insectes qui ont régressé.  Des inventaires fréquents et réguliers dans quelques régions d'Europe (Belgique et sud de la France) ont confirmé que les populations de Bombus ont très fortement régressé depuis le début du XXe siècle (en nombre d'espèces et en effectifs par espèce) dans les zones industrielles, urbanisées et d'agriculture intensive. Ainsi, sur les 30 espèces autrefois observées en Belgique, seules 2 ou 3 sont encore relativement communes !

Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur
Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau

Ils constituent pourtant une alternative intéressante aux abeilles dans l'agriculture notamment dans les cultures de fraises, framboises, myrtilles et tomates. Heureusement, des élevages sont organisés en France et dans d'autres pays. Depuis les années 1980, on élève aux Pays-Bas et en Belgique plusieurs espèces pour une pollinisation horticole dirigée.

A la différence des abeilles, la reine bourdon passe l'hiver seule ! Au printemps, elle cherche une cavité comme le terrier d'un petit rongeur pour y bâtir un nid à l'aide de mousse, de poils, de feuilles, d'herbe. Elle y pond ensuite ses premiers œufs dans deux cellules de cire. L'une d'elles accueille les premiers œufs de la colonie. L'autre porte le nom de pot de miel. La reine le remplit de nectar régurgité ce qui servira de garde-manger pendant qu'elle s'occupe de ses œufs qui éclosent en 3 à 5 jours. Les premières larves se transforment en nymphes (1 semaine) puis en ouvrières stériles qui vont alors poursuivre les travaux nécessaires au développement de la colonie qui peut abriter jusqu'à 600 individus. À la fin de l'été, mâles et femelles fécondes issus d'une dernière ponte s'accouplent . Les reines fécondéesse disperseront pour passer l'hiver enterrées ou cachées avant de fonder une nouvelle colonie.

Parlons un peu du bourdon terrestre (Bombus terrestris)

C'est le bourdon le plus commun en Europe. Il a colonisé presque tous les milieux terrestres de plaine et moyenne montagne.  Il mesure de 11 à 23 mm et s'identifie par son abdomen à l'extrémité blanche (parfois teintée de roux) ce qui lui vaut le surnom de "cul blanc". Le collier et le 2e segment abdominal sont orange ou jaune d'or. Son comportement est bien entendu le même que celui des autres espèces décrites plus haut. Habitué des jardins, ce bourdon peut être observé dans les prairies qui bordent certaines lisères de la forêt de Fontainebleau (comme ici au rocher Saint Gremain) ou butinant les fleurs de callune et bruyère. Bien que commun, il semble en régression (comme les autres) dans la partie nord de la France et dans les zones fortement urbanisées ou d'agriculture intensive.

 
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
Bourdon terrestre (Bombus terrestris) sur
Armérie des Sables, Fontainebleau, (C) Greg Clouzeau
 

Pour aller plus loin


Si vous êtes attentif à votre environnement et que participer à une action de collectes d’informations vous plait, je vous propose le site internet sur l’Observatoire des bourdons. Le but est de connaitre l’état de 11 groupes d’espèces facile à identifier. Grâce à chaque relevé individuel, les scientifiques peuvent avoir une sortie d’instantanée de l’état de santé des différentes populations de bourdon.

 
Pour apprendre à identifier ces gros insectes, voici une très bonne base.

http://www.maisonspaysannes82.fr/doct/doct_pelletier_bourdons.pdf

lundi 3 octobre 2016

Handi Escalade à Fontainebleau : Respect !

Vous avez été très nombreux à suivre mes portraits de "ces grimpeurs pas tout à fait comme les autres" et dont la détermination force le respect. Pour conclure cette série, voici deux autres images  prises sur le circuit bleu de Franchard Isatis

Handi-escalade sur le circuit bleu de Franchard Isatis
Handi-escalade sur le circuit bleu de Franchard Isatis

Handi-escalade sur le circuit bleu de Franchard Isatis
Handi-escalade sur le circuit bleu de Franchard Isatis