mercredi 30 septembre 2015

Boule de nerfs !

Voilà un bloc qui porte bien son nom !

Cette boule de grès et son rétablissement final a vraiment de quoi vous mettre les nerfs en pelote. Boule de nerfs est donc un 7A de Franchard Isatis qui mérite largement le "plus"... et que l'on doit à un grimpeur bien plus connu pour ses traversées que pour ses ouvertures en dévers : Jean Pierre Bouvier...Chapeau la Mouche.
Pour en venir à bout, je vous recommande d'attendre une bonne grosse "collante" automnale...
Boule de nerfs, 7A+, Franchard Isatis, (C) 2015 Greg Clouzeau
Boule de nerfs, 7A+, Franchard Isatis, (C) 2015 Greg Clouzeau










lundi 28 septembre 2015

Eric joue le Rétabomane

On dit que "C'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace"... Eh bien, c'est pas à Eric que vous apprendrez à faire un rétablissement !






Eric Lucas 2015En effet, Eric Lucas compte parmi les plus grands connaisseurs de cette forêt de Fontainebleau.

C'est à lui que l'on doit les débuts des sites "topographiques" d'escalade en ligne et notamment celui qui est devenu Bleau.info.

Vous pouvez suivre ses aventure sur son remarquable blog. Merci Eric !

Alors forcément, dans la Rétabomane (ou La voiture à bras selon certains), n° 35 du circuit blanc de Franchard Isatis, le rétablissement final en 6a ne lui pose aucun, mais alors aucun problème...

Sortie piscine avec élégance !



Eric Lucas dans Rétabomane, Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau
Eric Lucas dans Rétabomane, Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau



Eric Lucas dans Rétabomane, Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau
Eric Lucas dans Rétabomane, Franchard Isatis, Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau

mardi 22 septembre 2015

Le placard à jouer

Toujours sur le circuit rouge du Rocher de la Ségognole, on trouve quelques belles traversées physiques et peu exposées dont ce Placard à jouer au n°20 !

Et très franchement, ces six petits mètres au ras du sol, sur grosses prises me semblent bien valoir le 6A !

N'est-ce pas Nicolas !?



Un autre Nicolas dans le placard à jouer, 20 rouge, Rocher de la Ségognole, Tois Pignons (C) 2015 Greg CLOUZEAU


lundi 21 septembre 2015

Grandeur nature à la Ségognole

Voici sans doute une des très belles voies du circuit rouge TD du Rocher de la Ségognole (Trois Pignons) : Grandeur Nature !
Numéro 10 du circuit, cette arrête en 5C/6A demande un peu d'allonge et vous offre une sortie facile mais aérienne. En départ assis à droite, le 6A+ tient la route...

Nico s'essaye à Grandeur nature, 10 rouge de la Ségognole, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Nico s'essaye à Grandeur nature, 10 rouge de la Ségognole, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau




vendredi 18 septembre 2015

Atomic Playboy par Jean Pierre Bouvier

Je sais que certains sont de grands fans des images "collector", ces vieilles diapos qu'ils faut désormais scanner !

En voici une de l'ami Jean Pierre Bouvier dans Atomic Playboy, une traversée de Christophe Laumone, que JPB, dit "la mouche" a prolongé par un aller-retour proposé à 8B+ dans les années 90 !

Ce bloc situé près de la piscine de la base de Buthiers a beau ne pas être très attirant, la performance reste un must que peu de grimpeurs arrivent à s'offrir.

Jean Pierre Bouvier dans Atomic Playboy, Buthiers, (C) Greg Clouzeau
Jean Pierre Bouvier dans Atomic Playboy, Buthiers, (C) Greg Clouzeau

mardi 15 septembre 2015

Chebakia bleausarde

S'il y a bien une pâtisserie orientale dont je raffole, c'est la Chebakia !

La chebakia (ou chbakia) est une pâtisserie généralement préparée pendant le ramadan au délicieux parfum de fleur d'oranger et trempée dans le miel. A Rabat, la chebbakia est appelée Mkharqa, Griwech à Fès, À Salé, El Qli, à Ouezzane, elle s'appelle El Hlou et dans le nord du Maroc : Kwilech.

Mais de là à vous donner le nom de ce champignon poussant sur un pin du Potala (Trois Pignons)...

Si un mycologue passe par là, merci d'avance !
Champignon, Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau

vendredi 11 septembre 2015

[Fiche Espèce] PODARCIS MURALIS, le lézard des murailles

LEZARD DES MURAILLES (PODARCIS MURALIS), FONTAINEBLEAU, TROIS PIGNONS, (C) 2015 GREG CLOUZEAU
LEZARD DES MURAILLES (PODARCIS MURALIS), FONTAINEBLEAU, TROIS PIGNONS

Faut-il encore vous présenter le très commun Lézard des murailles (Podarcis Muralis) ? Sans doute pas mais comme certains confondent encore les différentes espèces que j'avais regroupé dans cet article, je vous propose un nouveau petit récapitulatif sur cette espèces très commune. 

Le Lézard des murailles est une espèce très commune en France mais qui, comme les autres reptiles, est protégée (inscrit à l'annexe IV de la Directive " habitats " et à l'annexe III de la convention de Berne). Cette espèce est diurne et active de février mars à octobre novembre. La période de reproduction débute au mois d’avril pour cette espèce ovipare ; une femelle pond entre 2 et 9 œufs selon sa taille, jusqu’à deux à trois fois par ans dans les régions les plus méridionales. Le Lézard des murailles consomme essentiellement de petits arthropodes (insectes, araignées, mille-pattes), les jeunes sont très friands des petites araignées.

Espèce méridionale étendue, répartie depuis le nord de l’Espagne, la France est ses pays limitrophes à l’est, faiblement au nord, puis profondément jusque dans les Balkans au sud, en passant par l’Italie. Très ubiquiste et commensale de l’homme, cette espèce se rencontre dans une multitude de milieux naturels ou anthropiques depuis le niveau de la mer jusque 2500 m d’altitude, avec cependant une préférence pour les substrats solides des milieux rocailleux et ensoleillées. En période de froid, elle trouve refuge dans toute sorte d’anfractuosités, des trous de vieux murs… A Fontainebleau, comme dans toute l'Ile-de-France, il ne peut pas être confondu sauf avec quelques juvéniles d'autres espèces mais une observation des critères décrits plus bas permet de lever immédiatement les doutes.

C'est un lézard de forme élancée, mais un peu plus robuste et aplati que son proche cousin le lézard catalan (Podarcis liolepis). Les adultes mesurent en général moins d’une vingtaine de centimètres de longueur totale pour un poids maximum n’excédant pas 9 grammes. Ainsi, sa silhouette connaît un renflement latéral des deux côtés au niveau de l'abdomen. Il a aussi une tête plus massive que celle d'autres espèces proches (surtout le mâle). C'est une espèce est extrêmement polymorphe, avec une variabilité extraordinaire de l'écaillure et une coloration de fond très variable : brun, brun-roux, ocre, ocre rouge, beige jusqu'au mordoré et au vieil or, gris ou même avec des reflets verdâtres, orangés, rosés, et parcourue de taches plus foncées.

Quelle que soit la teinte de base, le dos est généralement plus clair que les flancs un peu plus sombres. Une petite tache noire est normalement présente au-dessus de la base des pattes avant. En général, le juvénile et la femelle ont un dessin ligné. Le dos est alors clair uni (teinte brune ou cuivrée) avec souvent (mais pas toujours) une fine ligne dorsale noire discontinue pouvant prêter à confusion avec d'autres espèces. Chez le mâle le dessin ligné est  beaucoup plus flou. Chez le Lézard des murailles, les écailles de la queue forment des motifs réguliers répétitifs. La présence de points bleus alignés au bas des flancs, mais en quantité très variable selon les individus, est caractéristique du lézard des murailles.
Cette pigmentation colorée (bleue, jaune ou orange), minoritaire dans l'ensemble de l'écaillure, s’accentue chez le mâle en période de reproduction, la gorge nuptiale pouvant aller jusqu'au jaune vif ou orange vif. Une forme typique chez les mâles adultes présente une pigmentation très marbrée avec des taches foncées et l’iris rouge orangé. Donc, pour être certain de l'identification du Muralis, une observation de quelques critères déterminants permettent de certifier l'identité du lézard.

Critères de détermination de Podaris Muralis, Lézard des murailles, mâle, Fontainebleau
Critères de détermination de Podaris Muralis, Lézard des murailles, mâle, Fontainebleau

Comparaison avec son proche cousin le lézard catalan (Podarcis liolepis)
Taille : P.muralis est légèrement plus grand et plus massif que P.liolepis.
Allure générale : tronc et tête plus aplatis chez P.liolepis
Écailles céphaliques : Chez P.muralis, généralement présence d’une grosse écaille massétérique entourée de 20 à 50 écailles temporales assez grandes. (Chez P.liolepis, l’écaille massétérique n’est pas aussi grande, elle est entourée de 50 à 110 petites écailles temporales).
Écailles dorsales : 41 à 62 rangées à mi-corps chez P.muralis, 43 à 67 chez P.liolepis.
Écailles caudales : assemblage d’écailles contrastées formant un motif répétitif régulier chez P.muralis, pas chez P.liolepis.
Pattes : tache noire au-dessus du membre antérieur chez P.muralis, pas chez P.liolepis.
Museau : plus pointu chez P.liolepis.
Régions gulaire et labiale : taches, pas franchement noires, aux contours flous et qui fusionnent formant des motifs en V sous la mâchoire chez P.muralis.
Œil : iris rouge chez P.muralis, crème chez P.liolepis.


mercredi 9 septembre 2015

Au grès des Migrations !

Comme le thème est à la mode, voici une trace d'une très vieille migration : celle de l'oxyde de fer à travers les grains de silice qui composent les grès de Fontainebleau.

Vous retrouverez sur la TL²B un article sur cette formation rocheuse si particulière à cette adresse
Migration oxyde de fer dans le grès de Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau
Migration oxyde de fer dans le grès de Fontainebleau, (C) 2015 Greg Clouzeau




lundi 7 septembre 2015

Encore un incendie !

Après le feu, Potala, Vallée de la Mée, Trois Pignons, (C) 2015 Greg ClouzeauLe 10 juillet dernier, un incendie brûlait la zone qui borde le sentier rouge des 25 bosses au Rocher du Potala (Vallée de la Mée) dans les Trois Pignons (voir article de la TL²B).

Les pins perdent leurs aiguilles et tentent de masquer le sol calciné. Il ne reste plus rien de l'épais tapis de mousse et callune qui couvrait la zone. D'ici quelques mois, les forestiers viendront couper tout ces arbres et une grande clairière verra le jour...


Après le feu, Potala, Vallée de la Mée, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Après le feu, Potala, Vallée de la Mée, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Il y a un peu plus d'un an, je publiais une photo d'un des nombreux jardins suspendus sur les blocs de cette zone...

Voici le même bloc aujourd'hui.

Après le feu, Potala, Vallée de la Mée, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Après le feu, Potala, Vallée de la Mée, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau

dimanche 6 septembre 2015

Scolopendre de la DJ 2

J'ai déjà publié l'an dernier une photo de mon ami Didi dans cette superbe traversée (hélas très abîmée par la rupture naturelle d'un énorme morceau du bloc) ouverte par Bernard Théret.
Didier Gérardin, Scolopendre 7b+, Dame Jeanne, Larchant, (C)1995 Greg Clouzeau



vendredi 4 septembre 2015

Surplomb Pète-C... à la JA Martin

De tous les exercices d'escalade en bloc, le plus pénible est souvent le rétablissement final (ou "réta") et à Bleau, c'est même une spécialité !

A ce petit jeu, le Surplomb Pète-Couilles, à la J.A. Martin (Rocher Cailleau) ne vous laissera pas indifférent ! Ce 6A+ peut devenir une vraie plaie s'il sert de sortie au divers autres enchaînements possibles et faire grimper la cotation à 7A (avec une traversée depuis la face opposée).


Surplomb Pète Couilles, JA Martin, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau
Surplomb Pète Couilles, JA Martin, Trois Pignons, (C) 2015 Greg Clouzeau



jeudi 3 septembre 2015

C'est quoi ces lichens ?

"Lichéneux" ! C'est le qualificatif employé par bon nombre de mes amis grimpeurs à propos de certains blocs de la forêt de Fontainebleau ! Normal puisqu'on estime actuellement le nombre de lichens à 20 000 espèces environ dans le monde. Ils font partie de la biodiversité négligée. Pourtant une centaine de nouvelles espèces sont décrites chaque année !

La liste des lichens  de France métropolitaine comprend 3435 taxons signalés correctement (2917 lichens, 461 champignons lichénicoles non lichénisés et 57 champignons non lichénicoles non lichénisés habituellement considérés par les lichénologues), 319 à rechercher en France, 31 non connus avec certitude en France et 65 signalés à tort en France. Autant vous le dire tout de suite, cet univers mystérieux est très complexe et je ne me lancerai pas dans la lichénologie...
Mes photographies ne seront donc pas identifiées mais si un de vous veut le faire...je suis preneur !




Les lichens ou champignons lichénisés sont des organismes composés résultant d'une symbiose entre au moins un champignon hétérotrophe appelé mycobionte, et des cellules microscopiques possédant de la chlorophylle (algue verte ou cyanobactérie autotrophe pour le carbone) nommées « photobiontes ». Cette symbiose résulte d'une association (appelée lichénification ou lichénisation) entre le photobionte et le champignon dont le thalle progresse lentement à la surface de supports variés dans des milieux souvent hostiles (exposition à la sécheresse, à de fortes températures, etc.).



On distingue six types de lichens selon l'aspect global de leur thalle :
  • « lichen crustacé ou incrustant » (plus de 80 % des lichens) présentant un thalle hétéromère fortement plaqué au support, formant une croûte :
    • lichen crustacé lobé au pourtour  ;
    • lichen crustacé non lobé au pourtour ;

  • « lichen foliacé » présentant un thalle hétéromère non soudé sur toute sa surface, formant des lames souvent lobées comme de petites feuilles qui s'écartent un peu du support, présence d'un crampon  sur leur face inférieure pour adhérer au substrat :
    • lichen foliacé ombiliqué : dépression dénommée ombilic sur la face supérieure  ;
    • lichen foliacé non ombiliqué : pas d'ombilic, lobes à disposition radiée  ;

  • « lichen fruticuleux » présentant un thalle adhérent au substrat par une surface réduite et formant des prolongements redressés, pendants ou étalés. Ces prolongements plus ou moins longs présentent trois formes :
    • tiges rondes plus ou moins ramifiées  ;
    • lanières plates parcourues par des cannelures  ;

  • « lichen squamuleux » : squamules (petits compartiments) à la surface supérieure  ;

  • « lichen complexe » présentant un thalle primaire plus ou moins étalé sur le substrat, thalle secondaire fruticuleux, formé d'éléments se développant perpendiculairement au substrat (genre Cladonia) ;

  • « lichen gélatineux » présentant un thalle à cyanobactérie devenant gélatineux sous l'action de l'eau .

Beaucoup d'espèces sont pionnières, capables de coloniser des milieux extrêmes. Ils peuvent s'installer dans des milieux extrêmement secs (- de 2% d'humidité), chauds, froids... Leurs présence et décomposition permettent l'installation d'un stade pionnier secondaire qui est celui des mousses  puis d'autres des plantes supérieures.  C'est un organisme sans frontières. Les lichens vivent souvent très longtemps. Cette caractéristique permet parfois de dater leur support par le rapport taille et vitesse de croissance.




On retrouve des lichens sur presque tous les milieux et sur la plupart des roches et végétaux,
  • épiphytes (sur les arbres/branches) et même follicoles (vivant par exemple sur des feuilles de buis) ;
  • saxicoles (vivant sur les rochers calcaires, mais qu'on retrouvera sur les vieux murs, les tuiles, ardoises, lauzes ou tôles amiante-ciment, voire sur des supports plastiques ou métalliques parfois) ;
  • crypto-endolithes (vivant sous les rochers) ;
  • corticoles (sur les écorces des troncs, des branches) ;
  • terricoles et humicoles
Dans l'écosystème, les lichens sont une des composantes parfois importante de la biodiversité. Ils sont une source importante de nourriture pour de nombreuses espèces, y compris parfois pour de grands mammifères .



Ils jouent aussi un rôle important en captant les particules de l'air et des pluies, contribuant à l'épuration permanente des milieux et au recyclage des éléments. Ils sont capables de faire des réserves et d'accumuler des composés minéraux, bien au-delà des besoins de leur organisme. Cela présente parfois des inconvénients comme l'accumulation d'éléments toxiques, voire de radionucléides (par exemple après les essais nucléaires dans l'air ou après la catastrophe de Tchernobyl).

Ainsi, de nombreux lichens sont des indicateurs de pollution utilisés pour la biosurveillance. Ils permettent, dans certaines conditions, d'évaluer la chimie et la stabilité des sols, la hauteur moyenne de l'enneigement, l'âge des moraines et le recul des glaciers, le type de gestion forestière, la durée de la continuité d'un état forestier...



Ils peuvent indiquer la quantité de polluants dans un milieu donné (les lichens concentrent notamment les métaux lourds et certains radioéléments), et surtout le degré de pureté de l'atmosphère. Cette dernière propriété a été mise en évidence pour la première fois par le lichenologue William Nylander, qui a décrit 3 000 espèces et remarqué que beaucoup d'espèces régressaient à l'approche des villes. Il a donc mis en place des bioindicateurs (qu'il appelait « hygiomètres » à l'époque) de la qualité de l'air.



Une carte de répartition des lichens et des associations lichéniques (technique de phytosociologie) apporte des éléments sur la localisation de zones plus ou moins polluées. La disparition actuelle en ville de certains lichens sensibles notamment au dioxyde de soufre montre que la pollution acide a diminué, par contre se développent des espèces nitrophiles (lichens orange ou gris sur les arbres) montrant l'augmentation de la pollution par les oxydes d'azotes. En zone très polluée, on trouve surtout des lichens crustacés alors qu'en zone moyennement polluée on a surtout des fruticuleux et en zone peu polluée, essentiellement des foliacés et des fruticuleux.


Pour en savoir plus sur les lichens, il existe une association française de lichenilogie : l'AFL



mardi 1 septembre 2015

La vipère aspic

vipère aspic (Vipera aspis), Trois Pignons, Fontainebleau
vipère aspic (Vipera aspis), Trois Pignons, Fontainebleau

Les serpents forment sans doute la catégorie de bestiole la plus détestée de France. Et pourtant... il n'y a pas grand chose à craindre d'eux avec un minimum de prudence. Reste que ces reptiles, et notamment les vipères, font peur. Une peur instinctive, primale, qui plus est entretenue par les légendes à commencer par la Bible !

La forêt de Fontainebleau est un site d’une richesse herpétologique exceptionnelle : 11 espèces de reptiles (plus une espèce de tortue introduite) soit 100 % des espèces  présentes en Ile-de-France (Je fais un article récapitulatif sur les serpents ici). Le Lézard des souches (Lacerta agilis) est une espèce continentale, de climat tempéré et frais, dont l'Île-de-France constitue sa limite occidentale, alors que le Lézard vert (Lacerta viridis), la Couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura), atteignent en Ile de France leurs limites septentrionales. Il y a aussi le lézard des murailles (Podarcis muralis), l'Orvet (Anguis fragilis) la Coronelle lisse (Coronella austriaca) souvent confondue avec les vipères, et la couleuvre à collier (Natrix natrix), plus communs en ces bois.

Les Vipères de Fontainebleau :


Une à deux fois par an, je vois des vipères lors de mes sorties en forêt de Fontainebleau. Je ne les recherche pas spécialement. Mais quand l’occasion se présente, et qu'elles acceptent de collaborer, je ne refuse pas une petite séance de shooting !

Il en existe 2 espèces à Fontainebleau.  La vipère aspic (Vipera aspis) est une espèce para-méditerranéenne centrale, dont l’extension vers le nord de la France est limitée par des facteurs climatiques. La forêt de Fontainebleau constitue donc sa limite de répartition nord alors que la vipère péliade (Vipera berus) est une espèce nord-eurasiatique et a des exigences thermiques moindres que l’aspic. En forêt de Fontainebleau, elles cohabitent, mais ne se trouvent pas dans les mêmes milieux : la vipère aspic vit dans des endroits plutôt secs et bien ensoleillés, alors que la vipère bérus fréquente davantage les milieux frais et humides. Pour distinguer, l'une de l'autre, il faut étudier de près leur sourire (donc les photos), la disposition des écailles entre la lèvre et l'œil étant différente !

La vipère aspic est un "petit" serpent comparé aux longues couleuvres. Elle ne mesure que 50 cm à 70 cm une fois adulte ! Il existe plusieurs critères pour distinguer une vipère d'une couleuvre (forme de la tête et du corps, pupille...) mais comme en général, la rencontre entre le serpent et l'humain tourne souvent à la panique et et la fuite, retenez qu'un trait noir plus ou moins épais zigzaguant de la tête à la queue est un indice sérieux de vipère.



Notez que le trou fait à peine 4 cm de diamètre et que le bloc de 1 mètre se trouve sur un circuit d'escalade pour enfant....

Une des particularités morphologique de cette espèce est la multitude de combinaisons de couleurs et l’épaisseur du zigzag. En clair, vous pouvez croiser une vipère grise, une marron, une très foncée (presque noir) et toutes les nuances de couleurs entre ces 3 teintes.

Vipère SP, Fontainebleau



La morsure est bien entendu une affaire à prendre au sérieux. Une morsure de vipère aspic ne s’accompagne pas forcément d’injection de venin car le serpent l'économise pour chasser. Mais reste qu'entre la panique et le risque, mieux vaut l'éviter. Sachez qu'il y a plus de décès suite à des piqûres de guêpes et frelons que de vipères en France (moyenne 1 / an). Comme en plus les vipères sont de nature craintives, elles auront tôt fait de prendre la fuite. Soyez quand même prudents, notamment sur les sentes où les fougères cachent la visibilité, avec des enfants et des chiens et dans les trous de certains rochers !!! Un membre du GERSAR (les gravures rupestres de Bleau) en a fait l'amer expérience lors d'une sortie il y a quelques années.


En attendant, si vous croisez un serpent, quel qu'il soit, laisse fuir ! Ce sont des espèces fragiles et protégées. Ne les tuez pas. Merci !