vendredi 11 septembre 2015

[Fiche Espèce] PODARCIS MURALIS, le lézard des murailles

LEZARD DES MURAILLES (PODARCIS MURALIS), FONTAINEBLEAU, TROIS PIGNONS, (C) 2015 GREG CLOUZEAU
LEZARD DES MURAILLES (PODARCIS MURALIS), FONTAINEBLEAU, TROIS PIGNONS

Faut-il encore vous présenter le très commun Lézard des murailles (Podarcis Muralis) ? Sans doute pas mais comme certains confondent encore les différentes espèces que j'avais regroupé dans cet article, je vous propose un nouveau petit récapitulatif sur cette espèces très commune. 

Le Lézard des murailles est une espèce très commune en France mais qui, comme les autres reptiles, est protégée (inscrit à l'annexe IV de la Directive " habitats " et à l'annexe III de la convention de Berne). Cette espèce est diurne et active de février mars à octobre novembre. La période de reproduction débute au mois d’avril pour cette espèce ovipare ; une femelle pond entre 2 et 9 œufs selon sa taille, jusqu’à deux à trois fois par ans dans les régions les plus méridionales. Le Lézard des murailles consomme essentiellement de petits arthropodes (insectes, araignées, mille-pattes), les jeunes sont très friands des petites araignées.

Espèce méridionale étendue, répartie depuis le nord de l’Espagne, la France est ses pays limitrophes à l’est, faiblement au nord, puis profondément jusque dans les Balkans au sud, en passant par l’Italie. Très ubiquiste et commensale de l’homme, cette espèce se rencontre dans une multitude de milieux naturels ou anthropiques depuis le niveau de la mer jusque 2500 m d’altitude, avec cependant une préférence pour les substrats solides des milieux rocailleux et ensoleillées. En période de froid, elle trouve refuge dans toute sorte d’anfractuosités, des trous de vieux murs… A Fontainebleau, comme dans toute l'Ile-de-France, il ne peut pas être confondu sauf avec quelques juvéniles d'autres espèces mais une observation des critères décrits plus bas permet de lever immédiatement les doutes.

C'est un lézard de forme élancée, mais un peu plus robuste et aplati que son proche cousin le lézard catalan (Podarcis liolepis). Les adultes mesurent en général moins d’une vingtaine de centimètres de longueur totale pour un poids maximum n’excédant pas 9 grammes. Ainsi, sa silhouette connaît un renflement latéral des deux côtés au niveau de l'abdomen. Il a aussi une tête plus massive que celle d'autres espèces proches (surtout le mâle). C'est une espèce est extrêmement polymorphe, avec une variabilité extraordinaire de l'écaillure et une coloration de fond très variable : brun, brun-roux, ocre, ocre rouge, beige jusqu'au mordoré et au vieil or, gris ou même avec des reflets verdâtres, orangés, rosés, et parcourue de taches plus foncées.

Quelle que soit la teinte de base, le dos est généralement plus clair que les flancs un peu plus sombres. Une petite tache noire est normalement présente au-dessus de la base des pattes avant. En général, le juvénile et la femelle ont un dessin ligné. Le dos est alors clair uni (teinte brune ou cuivrée) avec souvent (mais pas toujours) une fine ligne dorsale noire discontinue pouvant prêter à confusion avec d'autres espèces. Chez le mâle le dessin ligné est  beaucoup plus flou. Chez le Lézard des murailles, les écailles de la queue forment des motifs réguliers répétitifs. La présence de points bleus alignés au bas des flancs, mais en quantité très variable selon les individus, est caractéristique du lézard des murailles.
Cette pigmentation colorée (bleue, jaune ou orange), minoritaire dans l'ensemble de l'écaillure, s’accentue chez le mâle en période de reproduction, la gorge nuptiale pouvant aller jusqu'au jaune vif ou orange vif. Une forme typique chez les mâles adultes présente une pigmentation très marbrée avec des taches foncées et l’iris rouge orangé. Donc, pour être certain de l'identification du Muralis, une observation de quelques critères déterminants permettent de certifier l'identité du lézard.

Critères de détermination de Podaris Muralis, Lézard des murailles, mâle, Fontainebleau
Critères de détermination de Podaris Muralis, Lézard des murailles, mâle, Fontainebleau

Comparaison avec son proche cousin le lézard catalan (Podarcis liolepis)
Taille : P.muralis est légèrement plus grand et plus massif que P.liolepis.
Allure générale : tronc et tête plus aplatis chez P.liolepis
Écailles céphaliques : Chez P.muralis, généralement présence d’une grosse écaille massétérique entourée de 20 à 50 écailles temporales assez grandes. (Chez P.liolepis, l’écaille massétérique n’est pas aussi grande, elle est entourée de 50 à 110 petites écailles temporales).
Écailles dorsales : 41 à 62 rangées à mi-corps chez P.muralis, 43 à 67 chez P.liolepis.
Écailles caudales : assemblage d’écailles contrastées formant un motif répétitif régulier chez P.muralis, pas chez P.liolepis.
Pattes : tache noire au-dessus du membre antérieur chez P.muralis, pas chez P.liolepis.
Museau : plus pointu chez P.liolepis.
Régions gulaire et labiale : taches, pas franchement noires, aux contours flous et qui fusionnent formant des motifs en V sous la mâchoire chez P.muralis.
Œil : iris rouge chez P.muralis, crème chez P.liolepis.


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