vendredi 29 mai 2020

Le passage de l'Aube au Crépuscule à Apremont Bizons

Il y a quelques jours, j'ai publié une série sur les grands blocs du circuit bleu d'Apremonts Bizons situés juste en dessous du pignons dans une zone calme dominant un très beau vallon actuellement couvert de fougères. Outre le circuit bleu, ces rochers offrent de très belles voies non balisées comme cette dalle - arête de l'Aube, située à droite du n°16 bleu. Un magnifique 6A+ dans lequel tenir l'arête n'est pas un gage de réussite ! Comme pour les autres passages de ce bloc, la descente est délicate et passe actuellement par un bouleau vermoulu dont l'existence n'est plus assurée ! Si l'Aube vous réussi, essayez juste en face, le Crépuscule, pour un beau 6C.





BLEAU




L'Aube 6A+




Apremont Bizons






jeudi 28 mai 2020

Jouer dans la lumière dans la directe de l'instable




Le week-end approche et les grimpeurs bleausards vont chercher des spots loin des foules de franciliens qui visitent dans notre belle forêt. C'est donc souvent vers les sites de l'Essonne qu'il faut se réfugier pour grimper au calme en privilégiant le matin et la fin d'après midi ! Ce fut notre cas au Rocher Châtillon, petit secteur chaotique et fragile dont la fréquentation doit rester discrète pour éviter des problèmes avec les chasseurs. Nous évoluons ici dans des forêts privées où l'escalade n'est que tolérée par les propriétaires. Voici notre fin de journée dans les surplombs ombragés mais un peu exposés du circuit bleu à l'image de cette esthétique Directe de l'Instable, 4+ (19 bleu).
Directe de l'Instable, 4+ (19 bleu), Rer Châtillon, 91


Directe de l'Instable, 4+ (19 bleu), Rer Châtillon, 91

Directe de l'Instable, 4+ (19 bleu), Rer Châtillon, 91

Tony F O U C H E R E AU
dans
La Directe de l'Instable


Directe de l'Instable, 4+ (19 bleu), Rer Châtillon, 91

mercredi 27 mai 2020

[ESPECE] La Céphalanthère rouge, une orchidée délicate et rare à Fontainebleau

La céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra) est, pour les orchidophiles d'Ile de France, un peu le saint graal dont l'emplacement se transmet discrètement entre passionnés (Merci à Cécile et Djamal). Rubra, est une espèce d'orchidée sauvage délicate, sobre et assez peu rependue dans la forêt de Fontainebleau. 
On la rencontre en lisière des sous-bois herbacés (assez peu nombreux chez nous) médioeuropéens, notamment dans les bois de hêtres et les pentes rocheuses ombragées sur substrat calcaire. Assez rare en France et plutôt présente dans le sud-est, la céphalanthère rouge est classée "LC" : Préoccupation mineure comme sa cousine à longues feuilles (fleurs blanches) à priori plus rependue. A Fontainebleau, c'est plutôt l'inverse mais n'est-on pas une forêt d'exception !?
céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau
céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau
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Cephalanthera rubra est une plante grêle. La fine tige est teintée de pourpre et ses feuilles étroites (environ 1 cm), lancéolées, aux nombreuses bractées se courbe facilement dans l'herbe. Les petites fleurs sont pourprées ou d'un rose vif. Les sépales et pétales sont pointus et forment un casque élancé dont les sépales latéraux s'écartent pour montrer le labelle qui porte à sa base des rides jaunes orangés. Il n'y a pas d'éperon. Sa floraison a lieu entre avril et juillet (mai - juin à Fontainebleau).

La céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra),
Forêt de Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra), Fontainebleau

mardi 26 mai 2020

[ESPECE] Ne confondez plus l'ochidée Néottie et les Orobanches

Parmi la trentaine d'orchidées sauvages présentes dans le Pays de Fontainebleau, la Néottie (Neottia nidus-avis) est sans doute la plus étrange et tient un rôle très particulier dans l'histoire. Hélas, elle n'est pas très belle et peut facilement être confondu avec une Orobanche qui est elle, un parasite. Pour éviter toutes confusions, je vous propose une série de photographies d'illustration qui complèteront mon petit guide illustré des Ophrys et Orchis de la forêt.



Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau
Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau




Néottie est une espèce mésophile (températures modérées) qui aime l'ombre et apprécie des sols riches au pH basique à neutre, plutôt calcaire. Ses biotopes préférés sont les hêtraies, chênaies ou pineraies. Elle est considérée comme typique des peuplements forestiers de type hétraie-charmaie (Carpino-Fagenelia) ou hétraie à Céphalanthère (Cephalanthera-Fagion). On la retrouve jusqu'à 1 500 m d'altitude sur le continent eurasiatique. C'est une espèce plutôt commune donc en France mais considérée comme totalement absente des départements du Morbihan, de la Loire-Atlantique, du Pas-de-Calais et de Paris-même. Sa présence en Finistère reste incertaine. L'espèce est classée "LC" : Préoccupation mineure sur la Liste rouge des espèces menacées en France.


Les Orobanches sont un genre de plantes herbacées sans chlorophylle, de la famille des Orobanchacées, comprenant environ 150 espèces originaires des régions tempérées de l'hémisphère nord. Ce sont des parasites qui profitent du système racinaires de la plante à laquelle elles sont inféodées pour s'alimenter alors que notre Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) est une Orchidaceae. A la différence des premières, notre orchidée possède des rhizomes mais elle aussi est dépourvue de chlorophylle ce qui explique sa coloration beige de la tête au pied et la confusion.


Alors, comment les distinguer ?

La Néottie pousse toujours à mi-ombre, parfois en colonies assez denses et son labelle est séparé en 2 lèvres alors que l'Orobanche pousse plutôt sur des pentes et pelouses ensoleillées et son "labelle" est trilobé. (cliquez sur la photographie pour basculer en plein écran)





Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau





Orobanche, Bourgogne
Orobanche, Bourgogne

Notre nid d'oiseau peut varier de 10 à 40 cm de haut. Elle est de couleur brun jaunâtre et ses fleurs, roussâtres, sont disposées en épi. Les feuilles sont brunes et transformées en écailles engainantes le long de la tige. La tige desséchée avec les capsules vides persiste d'une année à l'autre. Sur l'appareil végétatif, en partie souterrain, la disposition et l'enchevêtrement des rhizomes et racines font penser aux brindilles d'un nid d'oiseau ce qui explique son nom. La comparaison est attribuée au médecin et botaniste Jacques Daléchamps en 1587. Attention, cette plante est toxique.






Sa floraison s'étale de mai à juillet et, paraît-il, peut se faire sous terre. Comme toujours avec nos orchidées, la pollinisation est assurée par les insectes (en particulier des coléoptères et des thysanoures) mais l'autofécondation peut avoir lieu à défaut de visite d'insecte: les pollinies enflent, puis s'effritent et le pollen se dépose sur le stigmate.

Du fait de sa ressemblance avec une orobanche et de l'absence de chlorophylle, la Néottie nid d'oiseau est souvent considérée à tort comme un parasite. Ce n'est pas vrai ! Comme la plupart des orchidées, la Néottie a développé des caractéristiques la rendant extrêmement économe en ressources. Ses besoins en eau et en azote sont nettement réduits car elle n'a pas besoin de photosynthèse et son association à un champignon qui vit lui en symbiose avec les racines d'un feuillu lui assure ce qu'il faut pour se développer (sucres, acides aminés…). 

Trois autres orchidées (Limodorum, Corallorhiza et Epipogium) présentent dans notre hémisphère sont dépourvues de chlorophylle.

Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau
Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau




Un brin d'histoire !




C'est en forêt de Fontainebleau que Noël Bernard découvrit en 1899 le rôle déterminant joué par des filaments mycéliens présents à l'intérieur des racines de Neottia lors de la germination des graines. Plus tard, on observa que ce phénomène était général chez toutes les orchidées, dont les graines minuscules ne peuvent germer que si elles sont aidées dans cette tâche par les filaments du champignon qui leur servent de pseudo-racines et aspirent dans le sol les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Un équilibre fragile s'instaure alors entre le champignon et la racine de la plante herbacée (ce pourquoi, il ne faut pas arracher une orchidée sauvage pour la planter chez soi !) C'est en sécrétant des substances chimiques particulières : l'orchinol et l'hircynol, que les racines tubérisées des plantes adultes maintiennent le champignon à leur périphérie et lui interdisent de pénétrer trop en avant dans leur tissu. Cette découverte de Noël Bernard à Fontainebleau a résolu le mystère de la germination des orchidées !

Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau





Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau

Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau

Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) Fontainebleau

vendredi 22 mai 2020

[ESPECE] La Phalangère à fleurs de lis, l'étoile blanche de Fontainebleau

Parmi les plantes rares de la Forêt de Fontainebleau, il y a ces merveilleuses étoiles blanches à 6 branches que sont les Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago). Dans les rares stations où l'on peut les observer, elles s'agitent délicatement dans la brise à moins de 80 cm du sol portées par une fine tige verte.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.


Les Phalangères sont de la famille des Liliaceae dans la classification classique ( ou Asparagaceae dans la classification phylogénétique ). Vous serez sans doute surpris d'apprendre que sa proche cousine n'est autre que le Chlorophytum comosum d'Afrique du sud qui pousse dans un pot de votre appartement ! Notre phalangère sauvage est plus rare et appartient elle au genre Anthericum. Les phalangères sont Monocotylédones. Les Monocotylédones sont, écrit simplement, les plantes dont la plantule issue de la germination d'une graine, ne présente tout d'abord qu'une seule feuille, appelée cotylédon ou parfois, préfeuille. C'est le cas par exemple des Orchidées, des graminées, des palmiers…

Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Pays de Fontainebleau.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Pays de Fontainebleau.


Les feuilles de la phalangère à fleurs de Lis sont "simples" et présentent des nervures parallèles et forment une  rosette  à l'apparence écrasée au pied de la tige. Elles fanent rapidement pour éviter d'épuiser les réserves de la plante avant l'hiver. Les feuilles sont simples. Elles sont entières, très allongées, à bords parallèles, non pétiolées, à nervures parallèles et repliées en gouttière. Elles ont un limbe charnu, avec un bord lisse et un sommet pointu. Leurs deux faces sont glabres.

Autre particularité, la phalangère est une des rares Asparagacées à ne pas posséder de bulbe mais un tubercule.

Mais c'est sa fleur blanche qui nous intéresse dès la fin mai. Elles forment avant leur développement une sorte d'épis vert sur une tige dressée et vont s'ouvrir du bas vers le haut !

La fleur blanche apparaît  de mai à juillet suivant les conditions. On dit fleur mais là encore, il s'agit d'une association formée par les sépales et les pétales qui ne sont pas différenciables. On les nomme des tépales. Elles présentent 6 étamines soudées à la corolle. Le pistil est surmonté d'un seul style et d'un seul stigmate simple.

Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.


Elle affectionne dans les endroits ensoleillés et sol calcaire caillouteux bien drainé mais ne dédaigne pas certaines lisières argileuses. C'est le cas d'une autre station que je suis depuis quelques années à deux pas de chez moi. Elle est inscrite comme espèce protégée à l'échelle de la Région Ile-de-France donc bien entendu, à ne couper sous aucun prétexte !
Phalangères à fleurs de Lis (Anthericum liliago), Trois Pignons, Fontainebleau.

Elle peut très facilement être confondu avec sa sœur, la phalangère rameuse mais dont la tige se  ramifie en plusieurs branches porteuses de fleurs et La Phalangère à feuilles planes qui s'en différencie par ses filets d'étamines poilus.




Phalangères Rameuse (Anthericum ramosum), Trois Pignons, Fontainebleau.

mercredi 20 mai 2020

Blue Suede Shoes, la grande dalle arête d'Apremont Bizons

Après le numéros 16 et 17, voilà la dernière pièce de ce triptyque infernal du circuit bleu d'Apremont bizons, la dalle arête nommée Blue Suede shoes, magnifique 5A dont la difficulté se situe juste sous le sommet ! Au moins, la descente est-elle plus facile que les précédentes. 
Là encore, il faut être technique et être décidé pour engager la dernière poussée de pied. 
Si vous basculer de l'autre côté de l'arête dans le couloir, c'est plus dure puisque ce passage nommé Crépuscule est proposé à 6C !

Question prise de vue, voici une série avec différents angles. 





En changeant d'angle et en passant en noir et blanc, ça donne une ambiance un peu plus dramatique à ce bloc, non ?