Fractal par nature

Je suis un amoureux transi des paysages de la forêt de Fontainebleau, un passionné de ses rochers et je suis épris des grands arbres de ses forêts. Mais, je suis aussi et surtout, un admirateur fanatique des plus petits éléments que nous offre à observer Mère Nature. C’est pourquoi, en dehors de mes photographies de paysages, d’escalade, ou naturalistes, j’ai consacré de nombreuses prises de vue aux structures minérales et végétales de cette forêt. Je suis toujours admiratif de ces constructions à la fois simples dans leurs lignes géométriques et très complexes dans leur assemblage pour former un rocher, une fougère, une mousse… Si en 2018, pour la première édition de notre exposition Photo Bleau, j’avais tenté de mettre en évidence et de faire l’éloge de ces structures géométriques minéral et végétal dans leurs formes les plus simples, brutes et répétitives, j’ai choisi pour cette troisième édition de vous présenter mes "Fractal par nature" issues de mes « carrés de vert dur », une série qui devrait vous faire voyager et percevoir notre monde différemment  ! 




Notre vision du monde est basée sur la géométrie et les mathématiques grecques, c’est-à-dire, sur une vision d’un monde simpliste, schématique et centrée sur un point unique du globe. Ce n’est pas faux, mais ne permet pas de déchiffrer la complexité du monde dans sa globalité… Pourtant, pour mettre en évidence ces autres dimensions, il suffit d’aller dans le détail de toutes choses. La nature est en effet beaucoup complexe que ne le laisse présager un premier regard. Un monde de courbes, de droites, de formes géométriques répliquées à l’infinie et répondant à des lois mathématiques complexes et notamment celles des fractales. Elles sont partout autour de nous et peu les perçoivent. 

Ce n'est pas un hasard
si Image est l'anagramme de Magie"
Georges Méliès
Prenez un arbre. Quand on analyse sa composition et ses formes à différentes échelles, on constate qu'il y a un schéma qui se répète. En regardant avec plus d'attention les branches, on discerne ce schéma répétitif dans la ramification des branches qui se divisent. Puis vient la répétition de l’implantation du feuillage, puis celle des feuilles, puis les nervures de ces feuilles, etc. En observant la nature de près, on peut donc se rendre compte qu'elle conserve et répète un ordre dans ses structures, tout en étant discontinue dans la représentation de son ensemble. La nature n’est donc pas totalement "chaotique" et de nombreux éléments naturels présentent une auto-similarité à différentes échelles.






L'exemple le plus frappant de ce concept d'autosimilarité est sans doute le chou romanesco, aussi appelé le "chou des mathématiciens". Mais on peut multiplier les exemples à l’infini en parlant des nuages, des deltas des fleuves, des montagnes, des vagues et leurs écumes, des flocons de neige, du système pulmonaire ou de l’intestin grêle, des coquillages, du corail, des fougères, des mousses… Ainsi, l'éponge de mer présente en effet des particularités étonnantes qui symbolisent bien la notion de fractale : une infime partie prélevée sur l'éponge et grossie plusieurs fois est semblable à l'éponge tout entière. Mieux, l'éponge est un animal à la morphologie singulière : divisée en plusieurs portions, elle continue de vivre, et chaque partie reste en vie indépendamment des autres. Sa dimension d’être vivant est également fractale. 





La théorie des fractales a été émise pour la première fois par le mathématicien Benoît Mandelbrot et présentée en 1975 dans son livre fondateur : « Les Objets Fractals ». Cette théorie qui cherchait à rendre compte des figures et objets complexes, s’est alors étendue à de très nombreuses disciplines dont les arts plastiques. Alors que les scientifiques de toute sorte (mathématiciens, informaticiens, physiciens, météorologistes, biologistes, etc.) avaient déjà beaucoup publié sur les objets fractals, le chaos et la théorie de la complexité informationnelle, le mouvement artistique fractaliste n’est entré dans le champ de la critique d’art et des expositions internationales que dans la seconde moitié des années 1980. 

En étudiant les œuvres d’art fractal (peintures, sculptures, créations numériques, architecture, etc) il y a bien évidemment une sorte de constante à l’image du modèle mathématique : une représentation démultipliée du réel infiniment répété mais à des échelles différentes et sans que jamais aucune figure ne perde son identité, chaque figure étant à la fois marco et ou micro. Elles forment un univers en soi et un autre univers, caché ou contenu… L’artiste fractal s’approprie ainsi les autres dimensions du monde : un monde caché, un monde dont le centre a changé, un monde qui se réplique, se clone, se démultiplie, se décompose et recompose sans cesse… La forêt c'est aussi le lieu des émotions ! Un théâtre de verdure fait de fantasmes et de peurs ancestrales. Cette série au format carré va révéler les créatures cachées d'un univers magique : la forêt !






Dans cette optique, les artistes fractals conçoivent aussi leurs œuvres comme « non finies » et donc susceptibles d’être retravaillées, reformulées, hybridées et ré-inventées. Mes carrés de vert dur s’inscrivent dans cette logique. Ils sont éphémères, changeant et ne peuvent être reproduits à l’identique sans évoluer… Je vous proposerai donc cette série uniquement en tirage limité à 10 exemplaires. Vous pouvez aussi me contacter pour des format 4/3.



Rendez-vous les 2, 3 et 4 octobre prochain au Théâtre de Fontainebleau pour découvrir cette série qui sera exposé pour la première fois à Photo Bleau

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