Il existe en forêt de Fontainebleau, un carrefour des Grisards. Mais qu'est-ce donc que ça un grisard ? Plus loin, entre Montigny sur Loing et le bornage de la forêt domaniale, il y a un lieu dit ''Les Trembleaux". Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Et bien je vais vous parler des peupliers et du Tremble que l'on rencontre parfois en forêt de Fontainebleau et des Trois Pignons dans des secteurs plutôt secs contrairement à ce que l'on pourrait croire.
Le Tremble, est en fait lui aussi un peuplier (Populus tremula). Il tire son nom de l’effet « tremblant » produit par son feuillage au moindre souffle de vent. Un superbe effet « vibrant » provoqué par la forme des pétioles des feuilles, plats et extrêmement flexibles.
Les peupliers sont des arbres de la famille des Salicacées (les Saules) dont le genre Populus comprend au moins 35 espèces dans les régions tempérées et froides de l'hémisphère nord et de nombreux hybrides. Les peupliers, arbres à la croissance rapide, se rencontrent rarement en forêt dense mais plutôt dans les ripisylves et aux abords des zones humides.
Le tremble s'hybride avec P. alba pour donner P. x canescens. Le peuplier grisard est donc, selon certaines sources, un hybride naturel du tremble et du peuplier blanc. Il présente des caractères des deux espèces et, ce qui est rare pour un hybride, il produit des graines fertiles. Sa dimension à l’âge adulte peut atteindre 20 à 30 mètres.
Le dimorphisme entre feuilles de rejets et feuilles de rameaux adultes est source de nombreuses confusions chez les peupliers... Je ne me risquerais donc pas dans une identification plus précise des sujets observés.
Feuilles de tremble et de bouleau, Franchard Isatis, (C) Greg Clouzeau |
Chatons, doux chatons...
Comme les autres peupliers, les fleurs sont groupées en beaux chatons. Ceux-ci deviennent gris argentés, à anthères rouges pour les mâles. Ca vous rappelle quelque chose ? Oui, j'ai évoqué ce sujet hier avec les bouleaux !
Rappelons simplement que ces chatons sont les fleurs des arbres... En fait des grappes d'inflorescences. Difficile de reconnaître dans un chaton le schéma traditionnel d'une fleur. Par exemple, sur un chaton de Saule, les petites antennes jaunes ne sont que... des étamines...
Chatons du tremble, Roche aux Sabots, face au 24 rouge (C) Greg Clouzeau |
En ce début avril, deux séances d'escalade, l'une à la Roche aux Sabots (Trois Pignons) et l'autre à Franchard Isatis, m'ont rappeler qu'au premier coup d'oeil, on pouvait prendre ces chatons tombés sur les rochers pour un nid de chenilles processionaires.
Chatons du tremble, Roche aux Sabots, face au 24 rouge (C) Greg Clouzeau |
Mais le cas le plus intéressant est sans doute celui Peuplier noir (Populus nigra à cause de l'écorce) que l'on observera dans de nombreux bords de rivière et fleuve (il y en a par exemple quai Voltaire à Melun). Cette espèce est "dioïque" : les fleurs mâles et femelles sont portées par des arbres distincts !
A la fin de l'hiver, le peuplier noir est plutôt d'un somptueux rouge cramoisi (ce sont les chatons mâles...) qui va bientôt virer au vert clair (les chatons femelles) avant même que les feuilles n'apparaissent. Quelques semaines après l'explosion du feuillage, les fruits qui sont des capsules lâchent une sorte de ouate blanche contenant les graines, avec une telle densité que l'on croirait avoir à faire à des chutes de neige !
Fruits du Peuplier noir (Populus nigra) Melun (C) Greg Clouzeau |
Fruits du Peuplier noir (Populus nigra) dans sa ouatte à Melun (C) Greg Clouzeau ou quand il neige en mai ! Cliquez pour passer en plein écran |
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