vendredi 21 juin 2024
Le lézards des murailles se passe du consentement de madame
lundi 11 mars 2024
[FICHE ESPECE] Connaissez vous la Scille à deux feuilles, l'étoile bleue de Fontainebleau ?
![]() |
Scille à deux feuilles (Scilla bifolia), Pays de Fontainebleau |
Caractéristiques :
![]() |
Scille à deux feuilles (Scilla bifolia), Pays de Fontainebleau |
lundi 15 mai 2023
[FICHE ESPECE] Monsieur et Madame Martin Pêcheur s'accouplent au-dessus de l'eau près de Melun
![]() |
Couple de Martin-pêcheur d'Europe |
Le Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) porte mal son nom car il est présent sur l'ensemble de l'Eurasie, de l'Atlantique au Pacifique. Seule la sous-espèce "ispida" n'occupe que l'Europe. Elle est absente d'Islande, rare dans le nord des Îles britanniques. Les populations des régions continentales du nord sont migratrices et celles de l'ouest vont hiverner autour du bassin méditerranéen et du Golfe persique alors que celles de l'est rejoignent les populations sédentaires du sud du continent asiatique.
Le Martin-pêcheur d'Europe vit au bord de l'eau aussi bien stagnante que courante pourvu qu'elle soit triche en petits poissons et suffisamment claire pour qu'il puisse y pêcher efficacement. Il lui faut également de la végétation et des perchoirs sur lesquels il puisse se tenir à l'affût de ses proies, même si occasionnellement il peut pratiquer un vol stationnaire de repérage. Le milieu peut donc être naturel ou alors complètement artificiel. Ainsi, de nombreuses ballastières résultant de l'extraction de granulats, recolonisées par la végétation et empoissonnées, constituent de nouveaux territoires pour l'espèce.
L'espèce n'est pas menacée mais on peut quand même imaginer qu'avec une empreinte humaine toujours plus grande, la destruction des zones humides et l'artificialisation des berges, un certain nombre de populations seront localement en déclin sur le long terme.
En effet, c'est une espèce sensible aux conditions de son environnement. La pollution croissante des rivières associée à une pluviométrie déficitaire a un impact négatif sur la ressource en poissons, sa nourriture majoritaire. Par ailleurs, tous les aménagements qui affectent la naturalité des berges réduises le nombre de sites de nidification. Il y a fort à parier que les sécheresses à répétition dans le sud de la France par exemple auront rapidement un impact sur leur population.
![]() |
Couple de Martin-pêcheur d'Europe près de Melun |
![]() |
Monsieur Martin-pêcheur d'Europe (droite) répond aux appels de Madame (gauche) ENS près de Melun, Seine et Marne |
Le cri habituel du Martin-pêcheur d'Europe, ou tout au moins celui qu'on entend le mieux et le plus fréquemment est un "siii" long et puissant. C'est par ce cri que l'oiseau s'annonce quand il survole la surface de l'eau. Mais son chant est une succession de sifflements stridents de fréquence un peu variable. Et un "tri tri tri tri tri..." aigu et vibré est utilisé pour repousser un intrus.
Pour la reproduction, le martin-pêcheur doit avoir à sa disposition des "fronts de taille" facilement accessibles, assez fréquents le long des eaux vives, dans lesquels il pourra creuser du bec le tunnel de nidification horizontal qu'il élargira à son extrémité pour accueillir le nid. Le substrat doit être favorable au creusement donc ni trop friable pour tenir dans le temps, ni trop caillouteux. Un mélange sablo-limoneux est donc idéal.
Dans mon ENS de l'agglomération de Melun, une seule berge de la Seine semble présenter toutes les conditions favorable à la nidification cavernicole typique de l'espèce et deux trous attestent d'anciennes nidifications. Hélas, cette berge est très facilement accessible tant aux promeneurs qu'à leurs chiens alors qu'un simple grillage permettrait de protéger efficacement cet espace. Il faudrait aussi dégager deux mètres de la végétation envahissante pour permettre le creusement de nouveaux nids. Quand on connaît un site de nidification, les observations sont plutôt faciles mais nécessite de se fondre dans l'environnement, par exemple grâce à un filet de camouflage, car l'oiseau est farouche. Ici, il semble qu'à force d'être dérangé, le couple se soit installé ailleurs.
Si le long des cours d'eau, le martin-pêcheur trouve généralement le gite et le couvert, ce n'est pas toujours le cas pour les plans d'eau dont les berges sont plus douces. Il peut donc y avoir distanciation entre les zones de pêche et le site de nidification. En effet, notre martin-pêcheur est capable de trouver un site terrestre favorable à la nidification jusqu'à plusieurs centaines de mètres du plan d'eau et son territoire peut s'étendre sur près de 3,5 km.
Avec ses mouvements vifs et ses nombreux cris, on devine que l'oiseau est plutôt agressif avec ses congénères et prompt à défendre son territoire contre les intrus. Il faut, dire que dans les meilleurs secteurs, la densité de martin-pêcheurs peut atteindre 6 à 8 couples au km linéaire de cours d'eau !
![]() |
Le nid est creusé dans la berge de la Seine où le substrat présente la bonne densité |
Si les hivers sont assez doux, les populations deviennent sédentaires et restent toute l'année sur le même spot. Ce sont alors les jeunes de l'année qui assureront la dispersion de l'espèce et le brassage de la population. En revanche, pour les populations soumises à un climat continental à hivers froids, la migration est de rigueur. Les zones d'hivernage sont distinctes des zones de nidification et les trajets migratoires peuvent atteindre plusieurs milliers de km bien que l'espèce ne soit pas taillée pour les longs vols. À cette saison, ces martins-pêcheurs sont volontiers côtiers et fréquentent les littoraux rocheux, les estuaires, les lagunes, les ports, les mangroves, etc. Assuré par des ailes courtes et arrondies à grande fréquence de battements, le vol du Martin-pêcheur d'Europe est très rapide. Ce qui est étonnant avec des ailes pareilles, c'est que le martin-pêcheur puisse être migrateur. Du coup, sa migration ne peut être une migration d'altitude, il procède donc par courtes étapes.
![]() | |
|
Le Martin pêche à l'affût. Posté sur une branche au-dessus de l'eau, lorsqu'un poisson est repéré, il quitte son perchoir et vient percuter le surface pour se saisir du poisson. L'essentiel de son menu est composé de petits poissons de toutes sortes, vairons, vandoises, rotengles et gardons, truitelles, etc, dès lors que leur taille n'excède pas 12 cm. Les poissons constituent au moins 60% du régime, le reste étant assuré par les amphibiens (petits anoures ou têtards) et quelques grosses bestioles aquatiques (dytiques, larves d'Odonates, crustacés, etc.) Il pratique parfois la pêche en vol stationnaire. et plonge le plus souvent d'un vol oblique et rapide en rabattant les ailes vers l'arrière au moment de l'impact avec la surface. Il refait surface presque instantanément s'appuyant dans l'eau d'un coup d'ailes puissant et regagne son perchoir. On peut aussi noter que la morphologie de ses ailes permet également au martin-pêcheur de nager brièvement sous l'eau. Si la proie est petite, elle est avalée directement tête la première. En revanche, une proie de grande taille est tenue du bec et assommée à grands coups portés contre le support puis avalée inerte. Après digestion, le martin-pêcheur rejette par la bouche la partie indigeste de ses proies (écailles, os) sous forme de petites pelotes de régurgitation blanches ou grises.
![]() | |
|
La période de reproduction varie suivant les localités. En Europe, elle est printanière et estivale (mars à juillet). L'espèce est en principe monogame et le couple élève souvent deux nichées successives. La nidification débute par des parades nuptiales qui comportent de bruyantes poursuites aériennes, les deux partenaires volant tantôt au ras de la surface de l'eau, tantôt au-dessus de la cime des arbres riverains, mais toujours dans des endroits dégagés. Ils paradent ensuite sur un perchoir, alternant accroupissements et étirements, basculements du corps de gauche à droite, le tout ponctué de cris divers sifflés et roulés. Les préliminaires peuvent durer de longues heures, voire plusieurs jours, jusqu'au choix par la femelle du site de nidification parmi tous ceux que le mâle lui propose. L'alliance est conclue lorsque la femelle accepte le poisson que lui offre le mâle. Ce dernier se tient devant elle, courbé en avant, cou tendu et ailes tombantes, le bec tenant le poisson présenté par la tête. À partir de ce moment le mâle nourrira sa partenaire de façon à ce qu'elle se consacre entièrement à la reproduction.
Comme je l'ai déjà indiqué, le Martin-pêcheur d'Europe est cavernicole et niche dans une loge située dans la berge. Si aucun terrier préexistant n'est disponible, le couple devra en creuser un avec le bec, les pattes servant à évacuer la terre ce qui lui demande 1 à 2 semaines de travail. Le plus souvent, le tunnel est creusé le plus haut possible dans la berge pour éviter les inondations et classiquement à moins de 50 cm du niveau du sol sus-jacent. Légèrement montant, il est de longueur très variable mais fait souvent plus d'un mètre de long pour un diamètre de 5 à 7 cm. Au bout du tunnel, la chambre de nidification mesure environ 10 cm de largeur et de hauteur pour 15cm de profondeur.
La femelle y pond en moyenne six ou sept œufs que les adultes vont couver à tour de rôle le jour, la femelle seule la nuit. L'incubation dure environ 3 semaines. Les poussins, nus et aveugles sont nourris de minuscules poissons et après une dizaine de jours, ils peuvent déjà avaler des poissons de plus de 3 cm. Mangeant environ leur poids de poissons chaque jour, les jeunes grandissent vite et sont aptes à quitter le nid à l'âge de 4 semaines environ. Ils restent groupés dans le voisinage du nid et effectuent leurs premiers plongeons quelques jours après leur sortie. Souvent à ce moment, la femelle est déjà investie dans une seconde reproduction et c'est le mâle qui assure l'éducation des jeunes. Comme le premier nid est souillé par les déjections des jeunes et les pelotes de régurgitation, c'est dans nouvelle cavité qu'à lieu la seconde couvaison. Il est donc impératif de préserver ces berges. Amis de Seine et Marne Environnement et du Département, si vous pouviez faire quelques travaux sur cette ENS, ce serait top et je suis à votre disposition si besoin.
![]() |
Un deuxième nid est creusé dans la berge de la Seine à 1 m du premier |
jeudi 11 mai 2023
[FICHE ESPECES] Bergeronnette des ruisseaux et bergeronnette grise dans les zones humides du Pays de Fontainebleau
Les Bergeronnettes
Bergeronnette grise (Motacilla alba)
![]() |
Bergeronnette grise (Motacilla alba), femelle, ENS Malécot, Pays de Fontainebleau |
![]() |
Bergeronnette grise (Motacilla alba), femelle, ENS Malécot, Pays de Fontainebleau |
![]() |
Bergeronnette grise (Motacilla alba), femelle, ENS Malécot, Pays de Fontainebleau |
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla Cinerea)
![]() |
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla Cinerea), femelle, Ru de la Mare aux Evées, Pays de Fontainebleau |
![]() |
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla Cinerea) femelle, Ru de la Mare aux Evées, Pays de Fontainebleau |
![]() |
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla Cinerea), mâle, Ru de la Mare aux Evées, Pays de Fontainebleau |
![]() |
Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla Cinerea), femelle, Ru de la Mare aux Evées, Pays de Fontainebleau |
La photographie animalière et ornithologique.
Matos photographique
![]() |
Même à moins de 10, dans un sous bois sombre, une bergeronnette des ruisseaux nécessite un matériel photographique un peu couteux ou au moins récent pour être exploitable |
lundi 6 février 2023
[FICHE ESPECE] L'araignée coccinelle (eresus Kollari) un petit trésor de Fontainebleau
Les visiteurs de la Forêt de Fontainebleau et des Trois Pignons sont rarement de grands fans des araignées ! Elles sont pourtant aussi inoffensives qu'utiles et sans elles, nous serions envahis par des insectes de toutes sortes. En général, plus elles sont grosses et velues, plus elles font peur et parmi les nombreuses arachnides que l'on peut observer, celle que je vais présenter ici, a de quoi surprendre au milieu des autres "fiches espèce" de ce blog. Mais que voulez-vous, Fontainebleau est une forêt d'exception à plus d'un titre. Je publie donc à nouveau cette fiche espèce suite à diverses corrections et échanges.
![]() |
Eresus kollari ou l'Érèse coccinelle mâle Trois Pignons, Fontainebleau, Oct. 2020 |
Eresus kollari ou l'Érèse coccinelle est une araignée paléarctique qui fut appelée par le passé Eresus niger ou Eresus cinnaberinus. Comme toutes les araignées de ce genre, le mâle et la femelle ont des apparences très différentes et si la femelle est difficile à observer, le mâle se reconnaît aisément lors de ses déplacements à la recherche d'une femelle grâce à son abdomen rouge vif orné de quatre taches rondes et noires. La femelle est, elle, presque entièrement noire, à l'exception d'un semis de poils ocrés sur la tête.
C'est une araignée fouisseuse donc qui vit bien cachée et il y a assez peu de chance que vous croisiez sa route en dehors des quelques mâles qui circulent en surface dans certains coins de la forêt car cette espèce est quand même assez rare ici.
Elle vit dans l'écozone paléarctique, l'une des huit régions biogéographiques terrestres. Cette écozone correspond essentiellement aux écorégions terrestres de l'Europe, de l'Afrique du Nord (jusqu'au Sahel septentrional), des deux-tiers nord de l'Asie (jusqu'à l'Himalaya), et du Moyen-Orient (sauf l'Arabie) mais Eresus Kollari est présente surtout en Europe méridionale et centrale et le bassin méditerranéen jusque dans les Alpes du sud entre 600 et 2 000 mètres d'altitude.
Eresus kollari ou l'Érèse coccinelle Mâle, Aout 2015, Réalon, Alt. 2000m |
L'araignée vit dans les terrains sablonneux, secs et chauds, les garrigues caillouteuses, sur les pentes recouvertes de bruyère où la femelle creuse un terrier en forme de tube d'une dizaine de centimètres de profondeur et dont l'entrée est recouverte d'une soie particulière émise par des filières spécialisées (le cribellum). À l'entrée du terrier, la soie s'élargit pour former une sorte de tapis déployé sur le sol qui se termine par des fils de capture. Ce sont généralement des coléoptères qui se font piéger par la toile, mais aussi des mille-pattes ou encore d'autres animaux au sol Cette araignée chasse donc avec ses pattes attrapent ceux qui ont le malheur de passer à proximité de son trou.
La femelle fabrique un cocon pour contenir les œufs et le porte à la surface durant la journée pour le réchauffer. La nuit, elle le cache à nouveau dans son terrier. Le cocon est constitué d'une enveloppe interne, blanc nacré, qui contient les œufs et d'une enveloppe externe, épaisse et plus sombre à laquelle s'accrochent des débris. Les jeunes restent avec leur mère pour une longue période : ils peuvent muer six fois avant de sortir. Si la mère meurt de vieillesse elle peut être mangée par ses enfants.
Une fois arrivé à maturité, en automne ou au printemps, les mâles quittent leur trou en septembre octobre et se mettent à la recherche d'une femelle qui, elle, reste sédentaire. Les femelles peuvent vivre quatre ans et ne quittent pas leur terrier où a lieu l'accouplement. Les femelles ne mangent pas le mâle.
Si les femelles sont donc quasi invisibles, les mâles sont facilement repérables et identifiables malgré leur petite taille (8 à 11 mm pour le corps et les femelles de 9 à 16 mm). Cette araignée compacte, aux allures de mygale couverte de poils épais jusqu'aux pattes est inoffensives pour l'homme mais de très rares morsures pourraient causer quelques réactions fortes. Laissons - là tranquille et merci de ne pas leur faire de mal.
Le céphalothorax du mâle, légèrement surélevé, est noir avec quelques soies blanches. Le bouclier céphalothoracique rectangulaire et les petits yeux sont caractéristiques de la famille. L'abdomen est couvert de soies rouge orangé avec deux ou trois paires de taches noires dorsales, parfois cerclées de blanc. Les pattes sont noires avec des anneaux blancs aux articulations. Les pattes III et IV portent des soies rouges. Jusqu'à sa dernière mue, le mâle a la même couleur que la femelle.
Il existe deux espèces de ce genre en France mais l’observation des pièces génitales est indispensable pour une certitude d’identification bien que les colorations soient un peu différentes.
![]() |
Eresus kollari ou l'Érèse coccinelle Trois Pignons, Fontainebleau, Oct. 2020 |
Photographier, l'érèsus est assez difficile. Outre le fait qu'il faut déjà la croiser, les mâles courent assez vite. C'est finalement au smartphone que j'ai eu les meilleurs résultats. Croisé une première fois en montagne, nous avons la chance de retrouver ce mâle lors d'une balade dans la Vallée Chaude. Dans le Massif de Fontainebleau, il y a plusieurs colonies dans les environs de la Justice de Larchant et dans la Plaine de Chanfroy. C'est pour ce genre de rencontres qu'il est important de maintenir des milieux ouverts en forêt et que soit conduit régulièrement des chantiers d'arrachage des pins sur les platières comme celui-ci en 2016 qui avait permis la redécouverte de certaines stations d'Eresus.
samedi 2 juillet 2022
[ESPECE] Le héron cendré pêche dans le Loing
Jeudi, profitant d'un passage sur Moret-sur-Loing, j'ai fait l'acquisition d'un nouveau téléobjectif chez mon ami Nicolas, gérant du magasin Camara. Aussitôt acheté, aussitôt testé et me voici en train de photographier un héron cendré pêchant en pleine ville dans les cascades du Loing ! Le Héron est d'une patience à toutes épreuves et celui-ci est resté plus de deux heures à la même place en quête de sa nourriture. Autant vous dire que l'eau a coulé sous le pont !
![]() |
Immobile et indifférent au temps qui s'écoule, le Héron cendré chasse à l'affut à Moret sur Loing (C) Greg Clouzeau |
Les Hérons cendrés sont de nature farouche et gardent leurs distances vis à vis de l'homme. Mais cela ne les empêche pas de venir par exemple tôt le matin ou tard le soir vider un bassin de ses poissons rouges dans un jardin ou de pêcher en zone urbaine comme cet après midi.
Le Héron cendré se nourrit essentiellement de poissons, mais son régime inclut aussi des amphibiens comme les grenouilles, certains invertébrés comme les écrevisses mais aussi la couleuvre à collier, la musaraigne aquatique, etc. En intersaison, on le voit souvent en milieu terrestre, surtout en prairie, où il chasse les campagnols.
Il pêche les poissons à l'affût, parfaitement immobile, les yeux rivés vers la surface. Une fois le poisson repéré, d'une détente foudroyante du cou, il capture sa proie ou la harponne si elle est assez volumineuse, avec son bec en poignard. Il fait de même en milieu terrestre avec les campagnols qu'il peut affûter près de leurs galeries ou alors saisir par surprise en maraudant. Les grosses proies terrestres sont tuées du bec avant d'être avalées.
![]() |
Héron cendré (Ardea cinerea), Moret sur Loing, Pays de Fontainebleau (C) Greg Clouzeau |
Facile à reconnaitre, le héron cendré (Ardea cinerea) se caractérise par un long cou placé en S, un long bec pointu et de longues pattes qui lui font atteindre les 95 cm de hauteur et une envergure de 1,85 m pour une masse de 1,5 à 2 kg. Le héron est un échassier de la famille des Ardeidae (comme les aigrettes, les butors, crabiers, bihoreaux, savacou, onorés et blongios) C'est le plus commun des hérons d'Europe et il est à peine plus petit que son cousin américain (Grand Héron - Ardea herodias).Comme son nom le laisse supposer, le héron cendré présente un plumage à dominante grise. Les jeunes ont un plumage plus terne : leur dos est gris-brunâtre, leur cou est gris et leur ventre est blanc rayé noir et ils n'ont pas de huppe. Les jeunes hérons n'acquièrent leur plumage d'adulte qu'à l'âge de deux ans. Les bords de la calotte deviennent alors bien noirs et se prolongent en petite huppe. Le bec jaunit, le devant du cou égrène de nettes stries noires, une tache blanche apparaît au poignet au-dessus des petites couvertures noires, les scapulaires s'allongent, les pattes s'éclaircissent. C'est ce plumage qui prévaut une grande partie de l'année, mais dans le courant de l'hiver, le plumage nuptial va se développer chez l'adulte reproducteur. Le bec devient jaune orange, les lores bleuissent, la huppe noire s'allonge, de longues plumes ornementales poussent au bas du cou et au niveau des scapulaires, les pattes jaunissent encore. Le mâle se distingue alors de la femelle par ses teintes plus vives. Tous ces atours contribueront à la mise en valeur de l'adulte au moment des parades nuptiales.
Il possède une excellente vue panoramique latérale et une très bonne vision binoculaire frontale. Son ouïe, également très développée, le fait réagir au moindre bruit suspect. La cascade couvrant le bruit de mes pas, j'ai pu l'approcher assez facilement pour tirer son portrait au 200mm. A main levée, sans filtre, difficile d'obtenir un beau filé de l'eau qui coule mais comme mon héron est patient et ne bouge presque pas, je suis assez satisfait du résultat.
![]() |
Immobile et indifférent au temps qui s'écoule, le Héron cendré chasse à l'affut à Moret sur Loing (C) Greg Clouzeau |
Si un héron cendré peut vivre 25 ans une grande partie d'entre eux meurt avant un an. Autre particularité, le Héron cendré n'a pas de chant. Discret, son cri qu'il pousse par exemple à l'envol, est une sorte de "waarr" très râpeux. En vol c'est un "weeh" sonore et plus doux et de tonalité plus élevée. Finalement, c'est dans la héronnière, au moment de l'installation, que l'on peut entendre les cris divers, gutturaux et éraillés des hérons qui seront bientôt complétés des caquètements des jeunes qui mendient leur pitance au nid.
Le Héron cendré est fondamentalement un oiseau grégaire en tous temps. À la belle saison, les adultes se reproduisent en colonies qui peuvent compter plusieurs centaines de nids. La territorialité est alors limitée aux abords immédiats du nid. En dehors de la saison de reproduction pour les adultes, les hérons se rassemblent pour la nuit en dortoirs dans des endroits qui les protègent des prédateurs notamment sur des arbres assez hauts ou sur des îlots.
À l'inverse, lorsqu'ils sont en pêche, ils deviennent très solitaires et territoriaux et défendent vivement leurs zones de pêche contre les intrus. Les poursuites sont alors fréquentes.
![]() |
Héron cendré (Ardea cinerea), Moret sur Loing, Pays de Fontainebleau |
Le Héron cendré fréquente toutes les zones d'eau douce (ou saumâtres) à condition qu'elles soient poissonneuses. En intersaison, il fréquente également les champs où il chasse les rongeurs.
Suivant la latitude, les oiseaux sont sédentaires ou migrateurs. Les oiseaux sibériens par exemple sont migrateurs tandis que les hérons français sont tout au plus erratiques.
![]() |
Héron cendré (Ardea cinerea), Moret sur Loing, Pays de Fontainebleau (C) Greg CLOUZEAU |
mercredi 29 juin 2022
[ESPECE] Epipactis des marais le plus beau représentant du genre !
![]() |
Epipactis palustris, Epipactis des marais, Fontainebleau |
![]() |
Epipactis palustris, Epipactis des marais, Fontainebleau |
L'épipactis des marais possède une tige (20 à 60 cm) verte teinté de pourpre et couverte de poils au niveau des fleurs. Les feuilles sont ovales à lancéolées, réunies au bas de la tige, pliées et dirigées vers le haut. Les bractées sont étroites et courtes. Les fleurs sont grandes (12 à 18 mm), assez nombreuses, généralement horizontales à légèrement pendues. Les sépales sont verts veinés de pourpre et les pétales sont de couleur générale blanche et carmin à la base contrastant avec le labelle blanc. Le labelle est formé de deux parties distinctes, bien séparées par un étranglement : l'hypochile en forme de coupe contient peu de nectar, il est blanc veiné de rouge violacé ; l'épichile en forme de gouttière est blanc avec des crêtes jaunes près de l'étranglement. L'ovaire duveteux est attaché à la tige par un long pédicelle.
![]() |
Epipactis palustris, Epipactis des marais, Fontainebleau |
Copy
Mes articles et les photographies qui les illustrent sont publiés ici selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transposé.. Contactez Grégoire CLOUZEAU pour tout achat et ou utilisation. Seul le partage d'un lien vers l'article et ou une citation d'un extrait est accepté. Dans tous les cas, la mention de l'auteur est obligatoire.
Popular Posts
-
Voilà sans doute la destination la plus incroyable à 65 km de la Capitale ! Et quand, par bonheur, il y a peu de monde, quelle puissance !...
-
Si lors de vos randonnées en forêt de Fontainebleau vous levez la tête pour voir plus loin que le bout de vos chaussures ou le sac à dos d...
-
La forêt de Fontainebleau n'est traversée par aucune rivière (en dehors des aqueducs) et la porosité de ses sols souvent sableux y re...
-
C'est dans un site un peu oublié de la forêt de Fontainebleau que se cachent les restent des grandes dunes de sables qui s'étaient c...
-
J’ai une affection toute particulière pour les champignons lignivores, c’est-à-dire ceux qui s’attaquent au bois. En effet, on leur prête r...
-
La Mare aux fées est sans aucun doute, l'une des plus célèbres de la Forêt de Fontainebleau. Jamais asséchée, cette mare de platière ...
-
Commençons par un petit tour d'horrizon des espèces présentes. Selon les spécialistes, il y aurait 6 espèces de serpents dans le célèb...
-
Que vous soyez randonneurs, grimpeurs ou photographes naturalistes vous avez très certainement été confronté à cette minuscule bestiole q...
-
Ne confondez pas les Jean Pierre Bouvier ! L'un est acteur (voir sa fiche sur Wikipédia ) l'autre est grimpeur professionnel et a...
-
Si la forêt est bordée par la Seine, aucune rivière ne la traverse. Tout du moins, pas naturellement ! En 1854, Georges Eugène Hausmann prop...