Mais elles sont aussi belles que dangereuses ! Ultra toxique, même. Mais comme souvent c'est une bénédiction pour la médecine qui a trouvé dans les feuilles de la digitale pourpre (Digitalis purpurea) et de la digitale laineuse (Digitalis lanata), la digitoxine ou digitoxoside, (digitaline) un glycoside cardiotonique. Elles ne sont pas nombreuses dans la Domaniale de Fontainebleau mais se rencontre ici et là et c'est en lisière de la domaniale des Trois Pignons, non loin de la Roche aux Sabots, que j'ai pu photographier ces belles cloches.
Description
Les digitales forment le genre Digitalis et compte environ vingt espèces de plantes herbacées classiquement placées dans la famille des Scrofulariacées. Le nom provient du latin digitus c'est-à-dire « doigt » et fait référence à la facilité avec laquelle on peut introduire un doigt dans la corolle de la fleur de Digitalis purpurea. Pour la même raison, les Anglais nomment ces plantes foxglove, « gant de renard » et les Allemands fingerhut, « chapeau de doigt ». En français, d'autres appellations existent comme « Dé de Bergère », « Gant de Bergère », « queue-de-loup » suivant les régions.
Digitale pourpre (Digitalis purpurea) Trois Pignons, Fontainebleau Cliquez pour afficher en plein écran |
Les feuilles sont soit basales, en rosette, soit caulinaires. La tige est simple, dressée, creuse, et avec une consistance plutôt coriace à section anguleuse. Sur la tige, les feuilles simples, sont alternées avec une base simple (ou légèrement décurrente). Les feuilles sont entières, ovales, pétiolées avec une base en coin et un limbe gaufré, avec un bord crénelé et un sommet pointu. Leur face supérieure est pubescente alors que leur face inférieure tomenteuse .
digitale pourpre (Digitalis purpurea) |
Alors "tomenteux", c'est pour les puristes botanistes, car la plupart d'entre nous dirait : cotonneux, recouvert de poils épais, ou d'un duvet de poils fins donnant une impression feutrée.
La digitale est très courante en région parisienne d'autant plus qu'elle est aussi vendue pour les jardins.
Attention : la plante est toxique dans toutes ses parties.
La digitoxine fut découverte en 1775 par William Withering, un médecin et botaniste britannique. L'utilisation thérapeutique moderne de cette molécule est rendue possible grâce aux travaux du pharmacien et chimiste français Claude-Adolphe Nativelle qui isole en 1868 la digitaline sous forme cristallisée par purification d'un extrait alcoolique de feuilles de digitale dans le chloroforme. On l'utilise dans le traitement de diverses affections du cœur comme l'insuffisance cardiaque.
Chaque plant contient à des doses différentes le principe actif. Les concentrations en alcacloïdes toxiques des digitales laineuses (D. lanata) ou des digitales jaunes (D. lutea) peuvent être plusieurs fois supérieures à celles trouvées dans D. purpurea . En plus, cette concentration semble varier en fonction de son exposition au soleil de la plante.
digitale pourpre (Digitalis purpurea) Trois Pignons, Fontainebleau |
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Bonjour,
Merci de l'intérêt que vous avez porté à cette publication. Votre commentaire sera adressé à Greg Clouzeau pour vérification avant sa mise en ligne.