mardi 17 septembre 2019

Paysages des Trois Pignons à l'heure du laisser Flare

Ce week-end, en forêt de Fontainebleau, arrivé tardivement pour une petite balade de prospection, j’ai profité du chaleureux soleil de fin de journée. Comment immortaliser au mieux cette atmosphère si ce n’est en se laissant flare. Au-delà du jeu de mots, le lens flare peut se révéler être un précieux atout en photographie. Si certains cherchent à l’éviter par tous les moyens, là je l’ai très volontairement provoqué. Profitez du coucher du soleil pour jouer avec les contrejours et ajoutez une touche de magie à vos images avec quelques effets. A l’heure dorée et chaude vos photographies seront d’un tout autre niveau.
Sur le Chemin du Bois Rond, Trois Pignons, Fontainebleau
Sur le Chemin du Bois Rond, Trois Pignons, Fontainebleau



Première chose : qu’est-ce que c’est que le lens flare ?
Par abus de langage, on appelle flare les halos lumineux qui se trouvent dans l’image. Le lens flare est un phénomène d’aberration chromatique qui apparaît lorsque la lumière va se refléter sur les lentilles à l’intérieur de l’objectif puis se disperser. Et plus il y a d’éléments optiques dans l’objectif, plus ça a de chances de se réaliser. Cela va du simple voile lumineux de haute lumière aux différents cercles verts, bleus ou rouges, en passant par différentes sortes d’aberrations chromatiques.


L'arbre de lumière, Trois Pignons, Fontainebleau
Lorsque vous photographiez le soleil en face, vous avez forcément déjà remarqué que, sur certaines de vos images, il forme soit une tâche blanche trop lumineuse soit une étoile plus ou moins rayonnante. C’est ce qu’on appelle l’effet Starburst, une autre aberration optique, et cela donne un très bel aspect à votre photo.. Mais le flare ça peut aussi être une sorte de voile brumeux sur l’image. La photographie n’est pas contrastée et les couleurs sont presque délavées.

Personnellement, ce sont des effet que je ne vais pas souvent chercher à provoquer car cela fait un petit peu trop « cliché ». Mais, s’il apparaît dans une image et qu’il renforce l’ambiance de la scène, pourquoi pas ! En photographie, c’est parfois utilisé dans l’image de mode ou de mariage par exemple pour apporter un côté plus rêveur, plus onirique, plus magique etc. Cela donne aussi parfois un effet plus réaliste au paysage. D’ailleurs, dans les jeux vidéo, on en rajoute comme si c’était une caméra qui filmait la scène alors que se sont des images de synthèse !

Pour provoquer un flare, c’est finalement assez simple. Il faut se mettre face au soleil ou légèrement de côté. Ensuite, quand le flare apparait, il faut bouger de quelques centimètres pour en accentuer plus ou moins l’effet. Avantage, il apparait dans le viseur tel qu’il sera sur l’image ! Attention, le pare-soleil de l’objectif peut en limiter l’apparition mais pas totalement. D’ailleurs sur cette série, il était bien monté sur mon objectif. Du coup, pour l’éviter, fuyez le soleil de face !





Et si vous cherchez à créer un flare à tout prix sachez qu’il existe des filtres spéciaux pour le provoquer. Par exemple, la gamme Prism Lens FX vous propose des filtres dotés de "rayures" en forme de trait, d'étoile ou de poussière afin de générer facilement un effet de lens flare là où il n'y en avait pas. Autre solution, le créer en postproduction grâce à des logiciels de retouche d'image tels que Photoshop ou l'ajout de calques que vous pouvez trouver sur Internet. Si certains sont tentés d'user de cette solution, attention à l'utiliser correctement. Pour un rendu réaliste, il est important de garder en tête le principe même d'apparition du flare, c'est-à-dire l'orientation de la source lumineuse !

Donc, pour une image du plus bel effet, placez le soleil juste au bord ou derrière votre sujet pour filtrer une grande partie de la lumière. Vous pouvez utiliser les arbres, les montagnes, les immeubles. En procédant ainsi, l’image est beaucoup plus contrastée et chaude. Petite astuce au passage, si l’image est prise bien avant le coucher du soleil, essayez le noir et blanc, elle sera encore meilleure.
Et si vous souhaiter créer un bel effet sachez que les rayons de l’étoile sont dus au nombre de lamelles composant le diaphragme de votre objectif (là, il faut se renseigner chez les fabriquants). Par exemple, pour 5 lamelles, il y aura 10 rayons, pour 6 lamelles, il y aura 6 rayons, ou pour 7 lamelles, il y aura 14 rayons. C’est facile à retenir : si le nombre de lamelles est impair, le nombre de rayons est doublé. Pour obtenir l’effet Starburst, vous devrez fermer le diaphragme de votre objectif pour obtenir une ouverture entre f/11 et f/22. Pour rappel, le diaphragme est cette partie de l’objectif qui permet de limiter la quantité de lumière qui arrive sur le capteur. L’ouverture du diaph est exprimée fX. Plus le chiffre est petit, plus l’ouverture est grande et plus il rentre de lumière !





Enfin, pour réussir ce type d’image, il faut s’assurer de ne pas trop surexposer sa photo. Comme pour obtenir un ciel bleu au lieu d’un ciel blanc, dans cette situation il est quasiment toujours préférable de sous-exposer la scène en fonction de la différence d’exposition qu’il y a entre la partie sombre (la terre, les arbre, etc.) et le soleil et le ciel. Une fois votre image prise, vous pourrez toujours essayer d’éclaircir les ombres en post-traitement si besoin mais pas les parties sur-exposées.






Dernier rappel, NE jamais viser le soleil directement en pleine journée, au risque de brûler votre rétine (en quelques secondes, c’est possible) ou l’obturateur et le capteur de votre appareil d’autant que l’objectif agit comme une loupe.

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