jeudi 16 janvier 2020

De l'importance des Platières comme celle du Rocher de Milly

Notre belle forêt de Fontainebleau et des Trois Pignons doit principalement son originalité à sa géologie presque unique en Europe. Sable, platières et chaos rocheux gréseux constituent les éléments les plus pittoresques du paysage mais aussi un véritable refuge pour une faune et une flore de plus en plus rare en France face à la disparition de ces milieux spécifiques.  Par conséquent, Bleau n’est pas une forêt comme les autres et doit être gérée dans ce sens, c'est à dire en privilégiant le maintient de milieux ouverts spécifiques et rares dont c’est un espace les plus emblématiques d'Europe !

Ainsi, sur les sables et les grès de Fontainebleau, les landes sèches abritent les espèces banales de la lande classique (Callune, Bruyère cendrée, Fougère Aigle, bouleau et pin) auxquelles viennent s'ajouter, parfois, quand les conditions sont réunies des espèces beaucoup plus rares. Les zones ouvertes comme les pelouses et zones dunaires attirent quant à elles de nombreux insectes affectionnant les milieux secs et ensoleillés. Les groupes des orthoptères (criquets et sauterelles) et des lépidoptères (papillons) y sont particulièrement bien représentés. On y rencontre aussi certains reptiles (Lacerta agilisElaphe longissima…) et oiseaux rares dont l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) et la Fauvette pitchou (Sylvia undata) mais aussi des orchidées sauvages par exemple. C'est ce qui fait des platières gréseuses des départements de Seine et Marne et de l'Essonne un biotope retenu comme prioritaire dans le cadre de la protection et restauration des espaces naturels. C'est encore plus vrai pour les mares des platières, rares zones humides de la forêt de Fontainebleau qui cachent bien des espèces menacées. Certaines, comme le lézard vivipare (Lacerta vivipara) ont sans doute déjà disparues de la forêt de Fontainebleau et n'ont plus été observées depuis quelques décennies.


Hélas, ces biotopes fragiles disparaissent peu à peu sous les pins dont la productivité est remarquable à Fontainebleau ce qui contraint parfois le gestionnaire à réaliser de grandes coupes de restauration comme ici, au Rocher de Milly, dont le chantier s'est déroulée en 2018 sur les ruines de la parcelle incendiée en 2015. Il vaudrait quand même mieux que l'ONF puisse faire des coupes plus régulièrement sur ce type de projet qu'une grande coupe rase... Il ne reste plus qu'à attendre la recolonisation par les espèces pionnières et communes comme sur les autres platières décrites sur ce blogEn tous cas, ici le paysage à retrouvé toute sa force pittoresque qui fait des Trois Pignons une forêt très différente des landes de pins !











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