Du printemps à l’automne, les occasions de photographier les libellules sont très nombreuses pour peu que l'on se rapproche des mares et autres points d'eau du Pays de Fontainebleau. Et ce n'est que le début car l’été est la saison idéale pour partir à leur rencontre. Plus ça brûle, mieux c’est car elles adorent les heures les plus chaudes de l’été, quand les oiseaux ne chantent même plus et que tous les animaux sont au repos.
J'ai déjà évoqué quelques lieux d'observation intéressants comme les grandes mares (Mare aux Evées, Mare aux Fées, etc.) mais aussi bords du Loing ou de la Seine, et les ENS comme La Sorques ou, celui de la prairie de Malécot à Boissise le Roi. Problème, de retour à la maison, outre la qualité esthétique des images, vous allez sans doute vouloir donner un nom ces belles inconnues. Voici donc quelques images des demoiselles les plus communément rencontrées chez nous !
Comme je l'ai déjà expliqué dans ce vieux billet, les libellules (odonates) se classent en deux grandes familles : les Anisoptères (les libellules/Epiproctophora) dont entre autres, les orthétrums, les libellules, les anax, les aeschnes, les gomphes, les sympetrums etc. et les Zygoptères (aussi appelées demoiselles). Ce sont ces dernières qui nous intéressent ici. On les reconnaît immédiatement à leur long abdomen tubulaire et surtout parce qu’elles tiennent leurs ailes pliées le long du corps au repos à la différence des libellules qui se tiennent en mode biplan !
Le nombre d’individus peut varier de manière très importante d’une année à l’autre, en fonction des conditions météorologiques. Par exemple, un printemps trop frais et très pluvieux comme en 2016 est meurtrier pour les libellules et demoiselles les plus précoces : réfugiées à l’abri des gouttes, elles ne chassent plus et meurt de faim... Par ailleurs, face au dérèglement climatique des tendances à long terme commencent à se dessiner : certaines espèces méridionales vont remonter alors que d’autres, liées à des milieux frais comme les tourbières, disparaissent déjà.
Chez les demoiselles (Zygoptera) donc, on classera nos observations selon 3 sous ordres : les zygoptères les caloptéryx, les agrions et les lestes.
Calopterix éclatant mâle (Calopteryx splendens) ENS de la Prairie de Malécot, 77 |
Chez les demoiselles (Zygoptera) donc, on classera nos observations selon 3 sous ordres : les zygoptères les caloptéryx, les agrions et les lestes.
Si l'insecte place ses ailes allongées parallèles à son abdomen quand il se posent, il est de la famille Coenagrionidae. Les couleurs et motifs qui ornent leurs corps aident à déterminer leurs espèces, mais il y en a tellement qui se ressemblent que c'est souvent très difficile. Si l'insecte possèdes des ailes plus larges et colorées que le corps, il est probablement de la famille Calopterygidae. En revanche, quand l'insecte a le corps tubulaire beaucoup plus long, et que les ailes sont étalées ou écartées quand il est posé, c'est un odonate de la famille des lestes (Lestidae).
Calopterix éclatant femelle (Calopteryx splendens) |
Une fois n'est pas coutume, chez les demoiselles, le plus facile à identifier, c'est le mâle !
En effet, il est plus difficile d’identifier les femelles. Pour l’identification des femelles mieux vaut les ouvrages scientifiques, de la patience et de très bonnes photographies car les critères d’identification sont trop complexes et nombreux. Ces femelles ayant été vues avec les mâles cela m'a facilité l'identification. Enfin, ces photographies ne présentent que quelques unes des espèces que l’on peut trouver. Il s’agit uniquement de celles que j'ai déjà rencontrées lors de mes dernières sorties, il y a quelques jours.
Calopterix éclatant femelle (Calopteryx splendens) |
Faire de la photographie de proxy ou macro de sujets vivants n'est pas toujours simple. Sur le terrain, si les conditions sont réunies (bonne lumière, absence de vent...) il faut parfois beaucoup de patience pour réussir une belle image (cadrage, posture, profondeur de champ...) car ces petites bêtes ont la bougeotte et de très grands yeux !
Qui plus est, esthétisme ne va pas de paire avec identification... En effet, les critères de différenciation sont parfois très petits ou bien cachés et donc pas toujours visibles sur les photos. Dorénavant, lors de vos sorties photographiques pensez à faire aussi 2 ou 3 images spécialement pour l’identification des libellules rencontrées. De retour à la maison, cela deviendra alors beaucoup plus facile !
Agrion orangé (Platycnemis acutipennis) mâle, ENS Malécot, 77 Les pattes sont blanchâtres à rayure noire et il porte sur la tête une bande noire |
Au début, je prenais des photographies puis les comparais avec les celle de l’Observatoire des libellules d’Île-de-France. Si cela vous passionne, procurez-vous un guide papier (voir liste en bas de page). Ensuite, le top c'est de participer à des sorties animées par des spécialistes. L’Observatoire des libellules d’Île-de-France met en ligne un calendrier annuel des sorties. En région, de nombreuses associations de naturalistes proposent formations et animations. Songez qu'à Jablines, au nord de la Seine et Marne, la diversité est telle qu’un odonatologue — c’est le nom du spécialiste des libellules et demoiselles — pourrait y perdre son latin avec 34 espèces différentes recensées sur le secteur ! Là, les naturalistes passionnés vont jusqu'à la capture (avec un filet adapté) pour observer de près l'ensembles des critères avant de relâcher l'individu.
Exemple avec les Agrions mâles qui affichent le plus souvent de belles couleurs noir et bleu clair.
Il est donc assez difficile de faire la différence des différentes espèces de la famille des Coenagrionidae. C'est par la répartition des couleurs et décorations de la tête, du thorax et de l'abdomen qu'on peut parfois réussir leur identification.
Exemple avec les Agrions mâles qui affichent le plus souvent de belles couleurs noir et bleu clair.
Il est donc assez difficile de faire la différence des différentes espèces de la famille des Coenagrionidae. C'est par la répartition des couleurs et décorations de la tête, du thorax et de l'abdomen qu'on peut parfois réussir leur identification.
OUVRAGES UTILES
Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg, par D. Grand et J.-P. Boudot, 2006. Parthénope Collection, Biotope Éditions. 480 pages en couleurs.
Guide des libellules de France et d’Europe, par K.-D. B. Dijkstra (éd.). Illustré par R. Lewington, 2007. Traduction et adaptation française de Phillipe Jourde. Les guides du naturaliste. Éditions Delachaux et Niestlé, Neuchatel-Paris. Relié, couverture en couleurs souple, plus de 1.000 illustrations, 320 pages.
Libellules de France - Guide photographique des imagos de France métropolitaine, par Jean-Laurent Hentz, Cyrille Deliry et Christophe Bernier, 2011, édité par Gard Nature et le Groupe Sympetrum (GRPLS), 195 pages, plus de 600 photographies, broché, format 11 x 16 cm.
Agrion Jouvencelle (Coeragrion puella) mâle, ENS de Malécot, 77 |
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