Vous le savez, je suis assez fan des orchidées sauvages. Comme je l'ai déjà écrit ici plusieurs fois, sur les 160 espèces observables en France métropolitaine, seule une trentaine sont présentes dans le sud de l’Ile-de-France dont certaines sont très menacées. La récente découverte de 4 panneaux de permis de construire à Dammarie les Lys (77) m'amène donc à pousser un appel à l'aide et un coup de gueule !
Lors de la rédaction de mon guide photographique sur l’identification des orchidées, j’ai pu observer la présence d'au moins 3 espèces en pleine ville sur le territoire de la commune :
- l'orchis bouc (Himantoglossum hircinum)
- l'orchis Pyramidal (Anacamptis
pyramidalis)
- l'Ophrys abeille (Ophrys apifera)
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En revanche, l'orchis Pyramidal et l'Ophrys apifera ne sont, à ma connaissance, visibles qu'en un seul secteur de la commune. En effet, Dammarie a la chance d’abriter l'une des plus belles stations de Seine-et-Marne pour l'observation de ces trois espèces en un seul lieu : les pelouses humides des abords du rondpoint de la Justice (Chamlys). Sur celle qui fait face à Roc Eclerc, la floraison des trois espèces débute en mai et s'étale jusqu'à la fin juin. Plus trente pieds d'apifera y côtoient une soixantaine de Pyramidal et une dizaine d'orchis bouc ! La pelouse face à l'avenue de la liberté n'abrite que quelques pieds d'Orchis bouc. Enfin, le petit triangle face à l'allée du maraîcher abrite lui plus d'une trentaine de pied de cette même orchis.
Rond point de la Justice à Dammarie les Lys (77), les deux zones en rouge abritent plus d'une centaine d'orchidées sauvages qui seront sacrifiées pour un parking à droite, un BK à gauche... |
Hélas, déjà menacé par leur fauchage régulier en pleine période de floraison, le site fait maintenant l'objet de plusieurs permis de construire. L'un concerne un parking, l'autre un restaurant Burger King. Je ne doute pas de l'intérêt économique de ces projets pour la ville (qui compte déjà plusieurs de ces fastfood sans compter ceux des communes voisines) mais ils vont détruire le seul endroit de la commune où deux de ces orchidées peuvent être vues et l'un des sites les plus importants du Département hors ENS.
Alors, certes au regard de la Loi, ces petites plantes ne sont pas suffisamment menacées pour justifier l’arrêt du projet. En 2021 elles sont classées "Espèce de préoccupation mineure (LC)" par l'UICN. Mais Anacamptis et Apifera sont tout de même considérés comme étant des espèces déterminantes des Znieff (Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique).
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Mais quand même ! La ville sacrifie ici une bonne partie de sa biodiversité sur l’hôtel de la malbouffe ! Et ce d’autant plus que ces espaces sont aussi le refuge d’une importante faune aquatique présente dans les deux bassins qu'ils abritent.
Ce sont d’ailleurs ces bassins de drainage et de rétention des eaux qui auraient pu empêcher le projet de voir le jour car la loi protège depuis 1992 l’ensemble des zones humides (Art 211-1 et 2146-1 du Code de l’environnement). Hélas, il semble que le Conseil Municipal n’ait pas considéré ces zones comme essentiel à la biodiversité de la commune. Visiblement, Dammarie préfère fleurir artificiellement ses trottoirs de plantes horticoles que de protéger l’environnement.
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Le délai légal pour s'opposer aux permis est hélas dépassé et le Conseil Communautaire du 7 mars dernier n'a pas ne s'y est pas opposé ! Je sollicite votre aide pour faire imposer, à défaut d'empêcher ces constructions, des mesures permettant d’assurer la protection des automobilistes, des zones humides et, pour tenter de sauver ces rares orchidées sauvages.
Les orchidées sont très fragiles et il est presque impossible de tenter une transplantation sur d’autres pelouses calcaires de la commune. Toutefois, certains orchidophiles passionnés semblent avoir obtenus de bons résultats (voir cet article de France Orchidées). Je propose donc que des mesures conservatoires soient prises immédiatement (avant fin juillet) pour prélever un maximum de pieds d'orchidées avec leur terre (10 cm autour et 20 cm de profondeur au moins) et de les installer sur d'autres pelouses calcaires et talus de Dammarie-les-Lys.
À l'heure où la sauvegarde de l'environnement est devenue une urgence climatique, je ne doute pas que vous ferez le nécessaire. N’hésitez pas à interpeller vos élus locaux et régionaux, les candidats aux législatives, la préfecture, le Département, etc.
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