jeudi 21 février 2019

Clairs-obscurs en forêt de Fontainebleau

Les douces lumières d'hiver se prêtent particulièrement bien à la photographie de paysages et permettent de réussir de superbes clairs-obscurs forestiers. Le clair obscur est un genre artistique issu de la peinture et qui consiste selon le Larousse à « moduler la lumière sur un fond d’ombre, suggérant ainsi le relief et la profondeur ». C'est un genre que j'affectionne particulièrement. En gros, on parle de clair-obscur quand les parties claires de l’image contrastent avec des parties sombres majoritaires. Depuis l'invention du numérique, réussir ses photographies de paysage en clair-obscur est plus facile mais nécessite tout de même un minimum d'attention sur la mesure de la lumière. En voici 24 exemples saisis le week-end dernier à la JA Martin dans les Trois Pignons.





Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons



C'est quoi le clair-obscur ?



Il apparaît dès la Renaissance avec Polidoro da Caravaggio, puis il est porté à son apogée par Le Caravage qui pousse encore plus loin les contrastes jusqu'au "ténébrisme" et enfin, par des peintres des écoles du nord notamment Rembrandt. La photographie est "officiellement" inventée le 7 janvier 1839, jour de la présentation par Arago à l'Académie des sciences de l'« invention » de Daguerre, le daguerréotype (même si ce n'est en fait qu'une amélioration de l'invention de Niepce datant d'une dizaine d'années). En 1850, la technique photographique produit majoritairement des images en clair-obscur. Ce phénomène se reproduit jusqu'aux pictorialistes (1890) qui se plairont à produire des images plus artistiques.


Le clair obscur photographique renforce le relief et la profondeur des images par des effets d’ombre et de lumière. Ce jeu de contraste (parfois violent notamment dans les contre-jours) entre ombre et lumière doit pourtant être maîtrisé afin de ne pas produire des ombres parfaitement noires, lisses et sans détails. Le clair-obscur permet aussi d'ajouter une ambiance dramatique notamment dans la photographie de rue ou documentaire. En isolant par de forts contrastes les sujets éclairés, on guide le regard du spectateur vers l'essentiel. 

Clairs-obscurs forestiers dans les Trois Pignons

 
Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons



Making of de clairs-obscurs photographiques



Pour la photographie de paysage en clair-obscur, je commence donc par rechercher les lieux où la lumière mettra en valeur un sujet pris dans une zone fortement ombragée. Autant dire un lieu couvert et faiblement ensoleillé ! Ensuite, je règle ma sensibilité autour de 400 ISO pour ne pas trop perdre de détails dans les ombres. Photographier c'est au sens littéral : « peindre avec la lumière ». S'agissant d'isoler les lumières les plus fortes en les exposant correctement, deux possibilités s'offrent à nous pour mesurer la quantité de lumière nécessaire. Toutefois, comme souvent en photographie, je positionne mon boîtier en mode AV (priorité ouverture) et je règle l’ouverture du diaphragme entre f/8 et f/11. Cela permet d’avoir un bon compromis entre profondeur de champ et performances de l’objectif notamment en photographie de paysage. Attention donc à ce que cette vitesse ne soit pas trop basse si vous êtes à main levée. Du coup, la bonne quantité de lumière sera liée à la vitesse choisie par l'appareil et au type de mesure de lumière.




Donc là, quelques précisions s'imposent. Côté mesure de la lumière, vous avez le choix entre la couverture totale de l'image (l'appareil fait une moyenne pour que tout soit exposé correctement mais dans les limites des possibilités techniques), la mesure à moyenne centrale pondérée (qui couvre 8 à 12 % du centre de l'image) ou la mesure sélective (qui ne couvre que 3% du centre et qui est parfois couplée au choix du collimateur AF de mise au point sur les boîtier de dernière génération). Comme notre image comporte beaucoup de zones fortement ombragées, il y a de forte chance que votre appareil cherche à bien les exposer notamment avec le premier types de mesure. Du coup votre clair-obscur est foutu et les fortes lumières que vous vouliez mettre en valeur sont cramées ! Je travail donc ici en mesure spot ou centrale pondérée. Comme mon sujet n'est généralement pas central, je zoome sur celui-ci, prend et mémorise la mesure d'exposition (touche *), dé-zoome et re-cadre.


Cela permet aussi de bien faire la mise au point (en mode manuel) car du fait de la faible luminosité, l’autofocus peut avoir du mal à trouver son calage.


Dans la série ci-dessous, j'ai travaillé mes clairs-obscurs en contre-jours en cherchant toujours à ce que les ombres ne soient pas totalement bouchées ou noires (l'avant dernière est déjà limite à mon goût).





Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons



Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons

Clair-obscur forestier dans les Trois Pignons


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